Le massif du Vignemale, modeste en superficie (une dizaine de km²), est sans doute l'archétype de la haute montagne pyrénéenne : des glaciers encore vivants bien qu'en mauvaise santé, des voies normales faciles côtoyant des accès glaciaires et rocheux très difficiles, un froid versant nord spectaculaire, un aride versant sud moins vertical et tout autant impressionnant.
Rude accès pour un lac paisible loin de la foule de Gaube. Derrière l'hôtellerie du lac Gaube (1731m), là où ils brûlent les plastiques (sic), démarre un raide sentier pratiquement sans lacet. Il conduit à un pierrier (2058m) où la vallée se divise. Prendre la branche nord. Ne pas suivre les cairns dans le talweg encombré de blocs mais s'élever plus à gauche, dans la pente herbeuse et parsemée de pins, pour passer haut au ras des falaises de la crête (traces et cairns occasionnels). On évite ainsi majoritairement les blocs jusqu'au lac Méya (2465m). Poursuivre facilement E puis NE vers le pic Mayouret (2688m).
Sans difficulté, on peut faire le tour du lac par le haut. Longer la crête au sud vers le sommet 2673m à l'autre coin du vallon. Au passage, on peut gravir le pic de Bloundine (2664m, II- un peu impressionnant, aucun intérêt). Au nœud d'arêtes, on découvre le clot de Bernadole. Suivre ensuite la crête vers l'O jusqu'au pic Méya (2533m, une brèche à contourner par le sud). Belle tourelle couverte de lichen et vue plongeante sur le lac de Gaube. On revient facilement au lac Méya.
Longueur : | ** (1350m) |
Difficulté : | * (sentier rude puis évanescent) |
Intérêt : | ** |
Trajet : | cartographie |
Topos : | Maes, 50 sommets sans corde dans les Pyrénées, 2e série |
Conditions : | 2016/08/27, beau puis quelques nuages |
Autre rapide accès, à faire en neige (chaos de gros blocs). Première épreuve, trouver le discret sentier qui monte au plateau de Pountas. Un départ se situe au milieu du parking, face au bosquet du parking le plus près des sapins (panneau bus). Au plateau de Pountas (1540m env.), rejoindre la raide coulée d'avalanche et, deuxième épreuve, la remonter en suivant une encore plus discrète sente. Vers 1850m, le vallon se précise, belle ambiance montagnarde entre des crêtes découpées. Tout au fond, une dernière pente conduit au col 2590m sur la crête O du Mayouret. L'accès enneigé au sommet demande un peu d'attention (crête étroite, corniches, courts passages raides).
Longueur : | ** (1250m) |
Difficulté : | *** (crête finale) |
Intérêt : | ** |
Trajet : | cartographie |
Topos : | Cabot, Ski de randonnée dans les Hautes-Pyrénées |
Conditions : | 2018/05/06, beau le matin, neige 1800m (skis, crampons) |
Sommets ignorés à faire au printemps à moins d'être amateur de pierrier. Trouver derrière l'hôtellerie du lac Gaube (1731m), à la zone d'incinération, le rude sentier qui grimpe sèchement. À 2058m la vallée se divise, à gauche vers le lac Méya, en face un long chaos de blocs vers le clot de Bernadole où l'on va (vive la neige). Pour le pic de Bernadole, rester rive droite en direction du col de Bernadole. Au creux avant celui-ci, j'ai rejoint à gauche la crête nord du pic par une pente facile, passage versant est jusqu'au point où la crête se redresse nettement, puis versant ouest une corniche ascendante facile mais assez exposée conduit au sommet (2656m). Joli panorama tout blanc.
Retour sous le col de Bernadole et direction SO vers la brèche de Bernadole. Passant sous les sévères pointes Barrère, au deux tiers côté SO, un couloir de neige assez raide (45°, sans doute délicat sans neige) conduit à la crête. Malheureusement les pointes de part et autre sont inaccessibles sans sérieuse escalade (le rocher semble mauvais) alors qu'elles ne me dominent que d'une dizaine de mètres...
Retour et passage juste sous la brèche de Bernadole (2620m), accès possible vers les lacs d'Estibe Aute. Toujours en neige, une courte pente un peu raide conduit au grand plan incliné qui monte vers le sommet. Sans histoire avec la neige, arrivée au Grand Pic des Paloumères (2720m). La vue s'ouvre vers l'ouest mais le Vignemale se cache partiellement derrière une pointe au sud au-delà d'une profonde brèche. Descente par le plan incliné, au point où il cesse, une pente facile à droite ramène dans le vallon de Bernadole.
Longueur : | ** (1300m) |
Difficulté : | ** (en neige) |
Intérêt : | ** |
Trajet : | cartographie |
Conditions : | 2019/05/04, beau au-dessus d'une mer de nuages fluctuante, neige 2000m (crampons) |
Le dénivelé semble raisonnable mais on a droit à quatre kilomètres d'un
chemin qui s'élève à peine, un sentier qui grimpe raide jusqu'aux lacs, un
pierrier pénible jusqu'au col et une longue crête étroite jusqu'au sommet.
Heureusement, le sentier des lacs est bien marqué et cairné, les lacs
d'Estibe Aute (2324m), de grande taille, sont beaux, situés en balcon
face à Ardiden-Cestrède. Au col (2622m, accès évident, on peut aussi
atteindre la crête plus au sud), magnifique découverte des Chabarrou et du
Vignemale. Un cheminement cairné évite généralement la crête par l'ouest (un
ou deux pas de II, un passage un peu exposé pour contourner la dernière
pointe) et ce n'est que quand la neige s'invite en versant nord qu'il faut
se reporter sur la crête même (aérien, parfois délicat). Belle vue au sommet,
superbe sur la face nord du Vignemale.
Longueur : | *** (1500m) |
Difficulté : | ** (pierrier, petite escalade) |
Intérêt : | ** |
Trajet : | cartographie |
Topos : | Véron, Randonnées dans les Hautes-Pyrénées, page 75 |
Angulo, Pyrénées : 1000 ascensions, tome III, topo 353 | |
Maes, 50 sommets sans corde dans les Pyrénées, 2e série, page 47 | |
Conditions : | 2006/10/15, beau, traces de neige 2700m |
Coin rarement décrit, certainement fréquenté autrefois par les chasseurs d'isard ; ou comment faire le pic Arraillé en 2h depuis Estom et sans pierrier. Suivre le sentier d'Estom et du col d'Arraillé. À l'entrée du vallon terminal, le sentier effectue une série de courts lacets sous puis au-delà d'un contrefort. Quitter le sentier au dernier lacet (2480m env.) pour rejoindre le contrefort et le gravir sans itinéraire bien défini. Escalade II peu soutenue, terrain assez exposé. On débouche sur la crête juste à l'est du point 2620 (qui est le haut du couloir évasé au pied duquel les derniers lacets ont lieu). Par le versant NO de la crête, rejoindre paisiblement le versant E du pic Arraillé que l'on gravit. Le sommet est constitué de deux pointes : la pointe sud, facile d'accès, porte un gros cairn ; la pointe nord (2759m), un peu plus haute et d'où l'on voit le lac de Gaube, demande un peu d'escalade II aérienne. Vue plein cadre du versant nord du Vignemale.
Direction le pic d'Estibe Aute. On circule facilement sous la crête pour passer au pic de l'Estibet d'Estom (2692m). Après un collet (échappatoire vers les laquets d'Estibet d'Estom), la crête devient découpée. La première pointe porte un cairn, la deuxième (court II) une vieille croix rouillée coincée dans les blocs : l'une des deux est le pic Henri Pont (2726m)(*). J'ai feinté les pointes suivantes (plus basses) par le versant E sans descendre beaucoup via le couloir entre les deux premières pointes et une rampe herbeuse pour reprendre la crête, facile, quand elle remonte vers le pic d'Estibe Aute (2816m). Retour par les lacs d'Estibe Aute, j'avais oublié le long pierrier sous le col mais pas la raideur du sentier sous les lacs.
Longueur : | *** (1650m) |
Difficulté : | *** (escalade II parfois exposée) |
Intérêt : | *** |
Trajet : | cartographie |
Conditions : | 2016/08/19, léger voile, bourgeonnement l'après-midi |
Départ de la Fruitière (1371m) pour remonter la longue vallée du Lutour et
visiter les jolis lacs d'Estom Soubiran. Au lac d'Estom (1804m), je prends
l'ancien sentier direct (le sentier actuel, plus facile, fait un détour par
le vallon d'Arraillé) : longer le bord du lac, se diriger vers le fond du
cirque et traverser au pied des cascades. Le sentier s'élève énergiquement
au milieu des dalles (bonne trace, cairns et vieux balisage
blanc-rouge-blanc) et atteint rapidement le lac de Labas (2281m). Visiter
ensuite successivement le grand lac des Oulettes d'Estom Soubiran (2360m),
le lac Couy (2445m) ; le décor devient minéral pour monter au lac Glacé
(2565m), au petit lac du Col (2650m) et enfin au col des Gentianes
(2729m). Après s'être arraché à l'extraordinaire vue sur le Vignemale, le
glacier d'Ossoue et le pauvre glacier du Montferrat qui vit ses dernières
années, prendre quelques minutes pour monter à gauche à la brèche de
Pouey Mourou (2777m) pour découvrir la crête du cirque de Gavarnie.
Du col des Gentianes, effectuer une traversée descendante dans le flanc SO
du pic d'Estom Soubiran pour rejoindre le col d'Estom Soubiran (2652m) (il
n'est guère plus long de passer par le lac des Gentianes), continuer à
flanc puis s'élever dans la large pente SSE du pic de Labas, en cherchant
autant que possible à profiter des zones herbeuses pour éviter les éboulis.
Sans difficulté, atteindre le sommet du pic de Labas (2946m), au panorama
remarquable, particulièrement vers le Vignemale, Gavarnie et le cirque
d'Estom Soubiran. Descendre à la brèche nord (un peu délicat, fins éboulis
sur dalles) et descendre le couloir NO (raide, éboulis, chutes de pierres)
pour rejoindre le fond du vallon de Labas. Descendre cet infernal vallon qui
n'est qu'un immense chaos de blocs que la sente cairnée tente de négocier au
mieux, et trouver enfin vers 2200m le sentier venant du lac de Labas et peu
après celui du col d'Arraillé.
Longueur : | *** (1700m) |
Difficulté : | * pour le col des Gentianes, ** pour le pic (pierriers et éboulis, pentes raides) |
Intérêt : | *** |
Trajet : | cartographie |
Topos : | Véron, Randonnées dans les Hautes-Pyrénées, page 77 (Estom Soubiran) |
Maes, 50 sommets sans corde dans les Pyrénées, 2e série, page 51 (Estom Soubiran) | |
Angulo, Pyrénées : 1000 ascensions, tome III, topo 356 (Labas) | |
Conditions : | 2003/10/11, grand soleil |
Petit sommet individualisé au nord du pic de Labas, combien de visiteurs ? Versant est de la crête nord du tuc de Labas, on voit de loin une vaste terrasse d'éboulis qu'il faut rejoindre, première aventure. Visiter les lacs d'Estom Soubiran, le turon Couy (2517m) permet d'étudier la suite. Au lac Couy, quitter le sentier pour traverser sous le col d'Estom Soubiran, remonter au mieux en utilisant les zones herbeuses, le grand pierrier devient un couloir éprouvant pour déboucher en haut de la terrasse. Par acquit de conscience, visite à la brèche sud du tuc de Labas (2850m env.), ça ne passe pas par là. Parcours de la terrasse près de la paroi. Repérer au-dessus du socle une cheminée herbeuse qui monte à la crête (et où on ne passe pas), et sous celle-ci, des rampes qui montent vivement de droite à gauche. J'ai emprunté celle qui m'a semblé la plus facile ; de rampe en rampe, j'ai rejoint une banquette, et à son extrémité, un couloir qui débouche tout près du sommet. Ensemble en II+ exposé sur soixante-dix de mètres de haut. Tuc de Labas (2883m) effilé, panorama intéressant juste limité au sud par le pic de Labas. Pas une trace rencontrée, je n'ai laissé qu'un cairn au sommet, que les suivants imaginent leur accès.
Au retour, tentative sur la crête nord, brèche infranchissable, retour par la voie d'ascension qui semble la seule pas trop difficile. Sous le grand pierrier (aussi pénible à la descente qu'à la montée), descente directe vers le lac de Labas.
Longueur : | *** (1500m) |
Difficulté : | *** (escalade II+ exposée, mauvais pierriers) |
Intérêt : | ** (pour collectionneur) |
Trajet : | cartographie |
Conditions : | 2022/08/20, beau |
Ouah ! Le panorama du Labas est de toute beauté même si celui du pic de la Sède est encore plus magnifique. La vue sur les versants nord et est du Vignemale est extraordinaire, et avec une superbe visibilité, Gavarnie et Balaïtous semblaient à portée de main. Itinéraire bien préférable avec des névés pour recouvrir les pierriers. Suivre le sentier du col d'Arraillé puis les premiers lacets du sentier vers Estom Soubiran et s'enfoncer enfin dans le vallon chaotique entre Labas et Sède. Bon courage en absence de neige. Sortir au col occidental de Labas (2719m). Suivre la crête, d'abord raide mais facile. À l'approche de la première pointe, ça se complique. Le sommet est une longue crête sensiblement horizontale, étroite, rocheuse et présentant une assez longue escalade peu difficile mais assez exposée (II régulier), particulièrement entre les deux points culminants (2976m ou 2977m ?). Difficile de dire lequel est le plus haut : celui de l'ouest avec le cairn effondré ou celui de l'est, certainement peu visité. Profitez du panorama, autant sur le lointain (même l'Ossau est présent) que sur le proche Vignemale. Jamais la structure schiste rouge sur calcaire blanc de la pique Longue n'a été aussi visible.
Rejoindre la pointe 2929m, à l'intersection de la crête venue de l'Arraillé. À partir de là, la crête est facile. Plutôt que de rejoindre directement la hourquette d'Ossoue (2734m), il est intéressant de passer au sommet de la crête de la Hourquette (2847m) pour une vue plongeante sur les glaciers du versant nord. Pour rejoindre le col d'Arraillé, suivre le sentier des Oulettes jusqu'aux lacs d'Arraillé puis le sentier du col (150 mètres à remonter), ou, surtout s'il reste de la neige, remonter à peine pour effectuer une traversée haut au-dessus des lacs d'Arraillé. Du col d'Arraillé (2583m), espérez qu'il reste de la neige dans le fond du vallon, sinon une interminable descente dans les pierriers vous attend.
Longueur : | *** (1650m, 21 km) |
Difficulté : | *** (II assez exposé) |
Intérêt : | *** (au printemps en neige) |
Trajet : | cartographie |
Topos : | Maes, 50 sommets sans corde dans les Pyrénées, 2e série, page 85 (depuis Ossoue) |
Conditions : | 2011/06/19, beau, névés 2300m/2100m (crampons), photos |
Ascension classique, assez longue, sur un chemin remarquablement
tracé. Montée de nuit sous la pleine lune (la frontale fut à peine
nécessaire), brume bouchant le fond de la vallée de Gaube, arrivée avec le
jour au refuge des Oulettes de Gaube ; la brume se déchire et le Vignemale
se dévoile soudainement sous les premiers rayons du soleil.
Au sommet du Petit Vignemale, ciel dégagé en altitude et température
frisquette, visite d'un oiseau qui se pose tranquillement sur ma chaussure
pour profiter des miettes du casse-croûte (un descendant des pinsons de
Russell ?). Au retour, si les conditions sont bonnes, il est intéressant de
descendre directement de la hourquette d'Ossoue par le faîte de l'énorme
moraine (pentes assez raides d'éboulis ou neige) pour une vue rapprochée de
la cascade de sérac du glacier du Petit Vignemale, des crevasses du glacier
des Oulettes et du couloir de Gaube.
Longueur : | *** (1550m) |
Difficulté : | * (en absence de neige, est-il besoin de le préciser ?) |
Intérêt : | ** |
Trajet : | cartographie |
Topos : | Angulo, Pyrénées : 1000 ascensions, tome II, topo 342 |
Maes, 50 sommets sans corde dans les Pyrénées, 2e série, page 53 | |
Conditions : | 2002/09/24, grand soleil avec quelques entrées nuageuses de sud, froid |
Itinéraire classique par le refuge de Bayssellance, sans difficulté.
Effectué à ski après avoir dormi au refuge, le lendemain d'une visite à la
pique Longue. Ça fait une jolie descente, amusante en passant dans le
barranco qui est comblé au printemps par les avalanches (dangereux si la
neige n'est pas stabilisée, ou trop tôt en hiver, ou trop tard en fin de
printemps).
Longueur : | ** (1200m) |
Difficulté : | * (en absence de neige bien sûr) |
Intérêt : | ** |
Trajet : | cartographie (à ski) |
Topos : | Angulo, Pyrénées : 1000 ascensions, tome II, topo 341 |
Conditions : | 2010/06/05, beau, neige 2000m/1850m (skis), photos |
Itinéraire standard par le glacier encore bien enneigé fin juin 2002. Départ
à 3h45 du barrage (1834m), pour arriver au pied du glacier au moment où le
soleil l'enflammait. Avant de grimper à la pique Longue du Vignemale, visite
au Piton Carré (presque totalement recouvert de neige) pour un coup d'œil
sur le couloir de Gaube et la face E du Vignemale. Seul au sommet à 8h00
pour apprécier la vue (le refuge Bayssellance était fermé pour travaux).
Ensuite pic du Clot de la Hount (deux gendarmes un peu délicats : II), retour
au point bas Clot de la Hount - pique Longue pour descendre par un large
couloir enneigé aux grottes Russell, puis col et pic de Cerbillona pour le
casse-croûte.
Crête évidente jusqu'au pic Central puis facile mais aérienne (I) jusqu'au
Montferrat (compter 2h sans se presser depuis la pique Longue). Retour au
glacier et descente lassante sur la fin. Est-il besoin de préciser qu'il
s'agit d'une des plus belles balades que j'ai faites ? (pour ceux que rebute
ce trois quarts de tour du glacier d'Ossoue, passer au moins au Cerbillona
et au pic Central : aucune difficulté et vues admirables).
2010, parcours à ski : le barranco d'Ossoue est bien comblé par les avalanches (danger si la neige n'est pas stabilisée, ou trop tôt en hiver, ou trop tard en fin de printemps), c'est plus original et plus simple que le sentier d'été. Chaussage juste au-dessus de la première cascade (2005m) et facile jusqu'au pied de la pique Longue. Redescente jusqu'au barranco (2300m env.) puis montée au refuge de Bayssellance (2651m) toujours par le vallon principal qui tourne ouest au pied du col de Labas en direction de la hourquette d'Ossoue.
2018, nouveau parcours pour fêter l'été à ski : barranco bien comblé et un névé jusqu'à la passerelle des Oulettes de Gaube (1850m env.), étonnant de skier aussi bas un 21 juin avec juste quatre courts déchaussages. Des marmottes partout en bas, brouillard au-delà de 3000m d'où montée au Cerbillona pour changer, une éclaircie sur le rio Ara et c'est tout.
Longueur : | *** (1700m) |
Difficulté : | *** (conditions variables, plus dangereux - crevasses, chute de pierres, passages aériens - que difficile) |
Intérêt : | **** |
Trajet : | à pied, à ski |
Topos : | Véron, Randonnées dans les Hautes-Pyrénées, page 71 |
Angulo, Pyrénées : 1000 ascensions, tome II, topos 353-348 | |
Maes, 50 sommets sans corde dans les Pyrénées, 2e série, pages 93-95 | |
Conditions : | 2002/06/22, grand soleil, pas de vent, neige 2600m (crampons), idéal |
2010/06/04 (Pique Longue), beau, neige 2000m (skis, crampons), photos | |
2018/06/21 (Cerbillona), sommets accrochés, neige 2000m/1850m (skis) |
Ascension du Vignemale par la voie historique. Long, pas facile, peu
fréquenté et magnifique. Du barrage d'Ossoue (1834m), se diriger vers la
cabane de Lourdes puis, en contournant assez haut le pic Rond, rejoindre le
pla d'Aube, à l'ouest de ce pic (faire le plein d'eau). Plutôt que de faire
un détour par le port du Pla d'Aube (2432m), il est plus rapide de passer le
col anonyme au fond du pla. En courbe de niveau, contourner un éperon
détaché d'un sommet au sud du pic de pla d'Aube, pour découvrir le vaste
cirque des Tapou. Traverser un vallon pierreux et passer un collet (point
2473m sur la carte IGN), puis en légère descente, traverser le cirque
pierreux pour rejoindre les pentes herbeuses (2400m environ) au-dessus des
falaises qui plongent vers le rio Ara. Une vague sente apparaît et nous
accompagne dans le long contournement du pic du Milieu de Tapou jusqu'au
vallon de Labassa. Remonter au mieux le vallon vers les grandes dalles
grises pour atteindre le pied du couloir de la Moskowa (2700m), parfaitement
évident. Site impressionnant, coincé entre Tapou et Cerbillona, où l'absence
de point de repère donne l'impression que les sommets sont tout proches.
Longue montée du couloir raide et enneigé, sur plus de trois cents mètres.
L'enneigement est satisfaisant et a permis d'aborder directement la paroi du
fond juste à gauche de l'entaille centrale. Escalade peu difficile (II) en
bon rocher, probablement plus facile que la cheminée habituelle très à
gauche (donnée pour 50m en II/III). Plus haut, le terrain chaotique devient
moins raide mais moins bon pour aboutir au col Lady Lister (3200m).
Découverte soudaine du glacier d'Ossoue et de l'objectif. Encore un peu de
neige et un peu d'escalade, et enfin le sommet de la pique Longue. Le départ
ayant eu lieu de nuit vers 5h, le sommet est atteint à 10h40, la visibilité
est bonne, le ciel encore bleu, splendide. Retour avec petit détour à la
pointe Chausenque (en traversée d'ouest en est, jolie vue sur la Pique
Longue) puis par la voie normale via le glacier d'Ossoue déjà bien à nu dans
sa partie basse. Pendant la descente, les nuages apparaissent et le
Vignemale prend une couleur grisâtre inquiétante qui ne fait pas regretter
le départ matinal. Marmottes et marmottons joueurs et peu farouches.
Longueur : | *** (1700m) |
Difficulté : | *** (couloir enneigé 40°, escalade II ou III, orientation, hors sentier, glacier) |
Intérêt : | **** |
Trajet : | cartographie |
Topos : | Angulo, Pyrénées : 1000 ascensions, tome II |
Guide Ollivier Pyrénées Centrales I | |
Conditions : | 2005/06/22, beau puis quelques cumulus, neige 2700m (crampons) |
Bel itinéraire pour visiter le dernier versant du Vignemale accessible sans trop de difficultés : après la voie normale d'Ossoue, la voie historique de la Moskowa, la voie grandiose du couloir de Cerbillona, le Clot de la Hount conclut mon tour du massif, le versant nord étant hors de ma portée. Refuge des Oulettes de Gaube (2151m), col des Oulettes (2606m), évitement par la pente à droite d'un bout de crête (neige raide), crête horizontale et cuvette supérieure du Clot de la Hount (2950m). Site remarquable négligé en regard du versant Oulettes. Le couloir pas exactement rectiligne est peu difficile mais assez long (40-45° sur 300m). Après la sortie où la vue s'ouvre, crête rocheuse facile (quelques II), pic du Clot de la Hount (3289m) et pique Longue du Vignemale (3298m). Vue un peu brumeuse, j'ai eu mieux mais la mémoire est là.
Retour par le glacier d'Ossoue et la hourquette d'Ossoue. On peut éviter le lointain détour par le refuge Bayssellance en traversant la crête du Petit Vignemale : exactement en haut de la moraine où se séparent les itinéraires du refuge et de la vallée, franchir le socle en calcaire blanc par une courte cheminée de gauche à droite (la base peut-être plus dure fut esquivée par le talus de neige). Petite escalade puis terrain raide un peu délicat pour sortir face à la hourquette d'Ossoue (2734m). Rapide descente sous le Petit Vignemale bien plus spectaculaire que le sentier d'été avec le glacier des Oulettes qui éclate en séracs, neige jusqu'aux Oulettes à 2170m, youpi et hélas fin du printemps.
Longueur : | ** (1200m depuis le refuge des Oulettes) |
Difficulté : | *** (alpinisme neige PD+, neige 40-45° / 300m, escalade II) |
Intérêt : | *** |
Trajet : | cartographie |
Topos : | Angulo, Pyrénées : 1000 ascensions, tome II |
Guide Ollivier Pyrénées Centrales I | |
Conditions : | 2019/06/24, voilé puis beau puis brumeux, neige non continue 2500m/2200m (crampons) |
Accès aux Tapou par l'itinéraire normal, assez évident, dans un
environnement pourtant plutôt chaotique (cairnage abondant). Belle vue sur
les dalles de Labassa et sur le Montferrat et son petit glacier suspendu,
le reste du secteur du Vignemale est plutôt masqué. Les crêtes de
Gavarnie sont à contre-jour et peu visibles, à moins de monter à un horaire
très matinal ou très tardif. Note : la route d'accès au barrage d'Ossoue est
franchement médiocre.
Second parcours à ski, beaucoup plus intéressant. Belle visibilité, neige excellente. Malgré la petite remontée aux lacs du Montferrat, c'est un itinéraire taillé pour le ski.
Longueur : | ** (1350m) |
Difficulté : | * (hors sentier très cairné) |
Intérêt : | ** |
Trajet : | cartographie |
Topos : | Angulo, Pyrénées : 1000 ascensions, tome II, topo 351 |
Cabot, Ski de randonnée dans les Hautes-Pyrénées | |
Conditions : | 2001/09/08, beau |
2016/04/25, beau, neige 1750m (skis) |
Itinéraire plus varié que la voie normale, dominant à la montée deux ravins encaissés. Par temps frais, qu'il est agréable d'être tôt au soleil. Suivre le sentier du refuge de Bayssellance. Juste après les lacets de la première cascade et alors que le sentier va descendre un peu pour en rejoindre le seuil, s'élever droit dans la pente pour atteindre la longue arête E du Grand pic de Tapou. Suivre l'arête constamment. Elle s'élève rudement dans du calcaire gris herbeux, raide mais sans difficulté : les mains sont souvent utiles, plus comme assistance que pour grimper (quelques pas de II). Après 600m avec un unique répit, l'arête passe au schiste rouge, moins raide, plus étroite, toujours facile, jusqu'à buter contre une proue. Échappatoire aisée au sud pour rejoindre au loin la voie normale. La proue est verticale, extrêmement effilée mais dans un extraordinaire rocher incrusté de cristaux, d'une solidité parfaite. Escalade III- aérienne au rocher si fiable qu'elle en devient facile. On débouche vers 2850m sur les pentes finales, larges et faciles jusqu'au sommet du Grand pic de Tapou (3150m). Vue plus intéressante que dans mon souvenir même s'il est frustrant de ne voir que la pointe de la pique Longue du Vignemale.
Descente par l'arête SE, en passant au pic du Milieu de Tapou (3130m). Arête d'abord croulante, sans difficulté sauf un petit obstacle en II au-dessus du collet 2914m, puis horizontale et chaotique jusqu'au Petit pic de Tapou (2923m). Descendre au SSE la large pente d'éboulis jusqu'à la brèche de Tapou (2611m), d'où l'on peut facilement gagner les lacs du Montferrat. Pour continuer la balade, descendre versant espagnol pour contourner une suite de tours en passant à un plat herbeux (2473m) et revenir en crête au sud du pic de Pla d'Aube où l'on monte par une pente raide. Sommet (2679m) avec une jolie vue sur le secteur.
Descendre la crête tranquille à l'est jusqu'au collet (2491m) avant le pic Pointu. On peut monter en quelques minutes à un premier sommet (2526m) plongeant sur les lacs du Montferrat mais le véritable pic Pointu, un peu plus bas, est protégé par une petite brèche qui ne m'a pas inspiré. Du collet 2491m, descendre au sud en zigzaguant entre des petites barres et contourner par l'un ou l'autre côté le pic Rond pour descendre paisiblement à l'E dans les pelouses.
Longueur : | *** (1400m+200m) |
Difficulté : | *** (arête raide, escalade III-) |
Intérêt : | *** |
Trajet : | cartographie |
Topos : | Guide Ollivier Pyrénées Centrales I |
Conditions : | 2013/10/12, beau, vent froid, photos |
Course hors norme qu'il ne sert pas à grand-chose à décrire vu qu'elle
intéressera peu de monde et tant il faut improviser sur le terrain. Avec
deux bivouacs planifiés, les sacs étaient lourds et notre vitesse de
progression s'en est ressentie. Quelle ambiance hors du monde !
Départ du parking du Pont d'Espagne (1459m) pour monter au col d'Arratille
(2528m) où nous faisons notre premier bivouac, comme prévu. Magnifique
coucher de soleil, le gigantesque versant ouest Vignemale nous interroge sur
le choix de notre course.
Le lendemain, descente dans la vallée du rio Ara jusque vers 2150m où, avec
l'aube, nous découvrons le Grand Couloir de Cerbillona, aux dimensions
tellement impressionnantes qu'il est impossible d'en juger la taille. Tout
ce versant ouest du Vignemale est hors de tout référentiel, moins
spectaculaire que la face nord mais infiniment plus complexe. Remontée du
vaste couloir qui se redresse rapidement à 45°, dans une pente continue sans
aucun repos, sur une neige dure nécessitant bientôt de relayer. Le vide se
creuse régulièrement en dessous, trois cents, quatre cents, cinq cents
mètres, le fond de la vallée se distingue à peine alors que le débouché est
encore bien loin. L'heure tourne, le soleil commence à chauffer les pentes
chargées de neige, il devient préférable de quitter l'axe du couloir (qui se
redresse au-delà de 50°) pour s'élever dans la rive droite, vers une des
nombreuses arêtes issues du pic du Clot de la Hount. Les grosses coulées de
fonte qui balaient bientôt le couloir ne nous font pas regretter notre
choix. À force de s'élever en terrain péteux (voire franchement dangereux
par moment, certains relais étant précaires), neige 45° ou mixte, nous
aboutissons sur une arête (l'arête OSO du pic du Clot de la Hount) où une
selle neigeuse inespérée permet d'installer le second bivouac initialement
prévu au sommet. Altitude approximative 3000m. Encore un coucher de soleil
spectaculaire suivi d'une nuit difficile, à cause de la fatigue et du froid.
Le troisième jour, nous repartons, alternant rocher (II/III aérien), neige
(45-50°) pour contourner une grande tour et une section difficile, et mixte.
Après 8 ou 9 longueurs, nous aboutissons de manière inattendue à proximité
de la sortie du couloir Ledormeur (3220m). Reste encore un morceau de crête
mixte, pas si simple surtout avec les sacs lourds et la fatigue accumulée.
Enfin le sommet du pic du Clot de la Hount, au panorama fabuleux, et
rapidement après la pique Longue, tout aussi belle. À l'heure où nous y
arrivons (14h), il n'y a plus personne, l'impression d'être seul au monde se
prolonge.
Après une collation bienvenue, descente par la voie normale via le glacier et la hourquette d'Ossoue (épuisante remontée des deux cents mètres du vallon oriental, quatre tortues rampantes) suivis de l'interminable vallée de Gaube où nous avançons comme des somnambules pour parvenir à la voiture à 21h. Malgré la fatigue, un souvenir émerveillé de ces trois jours.
Longueur : | *** (2600m en 3 jours) |
Difficulté : | **** (alpinisme neige AD, très longue pente 45°) |
Intérêt : | **** (mais guère comparable) |
Trajet : | cartographie |
Topos : | Mousel, Pyrénées, courses mixtes, neige et glace (pas vraiment suivi et un peu optimiste) |
Conditions : | 2010/04/09 (col d'Arratille), beau, neige 1800m (raquettes) |
2010/04/10 (bivouac 3000m), beau, neige intégrale (crampons) | |
2010/04/11 (sommets), beau puis brume dans la vallée, neige 1800m (crampons + un peu raquettes) |
Du pont de Sausse (1662m), un sentier conduit en quelques lacets à la vallée de Sausse dessus. Vue splendide sur le Vignemale rougeoyant au matin. Après la cabane (1900m), s'élever rapidement au SE dans les pelouses pour atteindre la crête à un collet (2430m env.) juste au sud du pic des Ligades. Aller-retour au pic des Ligades (2457m) en feintant par l'O la crête pour y revenir par une rampe herbeuse en haut (mauvais terrain, schistes désagrégés). Belle vue sur ce sommet ignoré. Suivre la crête tranquille au SO. Après le pic de Saint-André (2608m), montée au soum Blanc des Espécières (2685m) par la crête (pente modérée avec rocher adhérent) plutôt que par la corniche croulante du versant sud. Étonnant plateau, contraste avec la paroi nord qui ferme la vallée de Sausse dessus. Poursuite de la crête, col (2578m) et crête vers le pic de Gabiet (2716m), au choix les rochers du fil ou la pente herbeuse très raide à proximité. Temps sec et prudence nécessaires. Large panorama, le sommet élégant domine la région à mi-chemin entre Gavarnie et Vignemale. Vue large vers l'ouest (Tendeñera, Infierno). Descente par la crête O facile pour passer à l'intrigant lac de la Bernatoire (2286m). Visite au pic de la Bernatoire (2516m), retour par la vallée de la Canau, et au pif pour revenir au départ.
Longueur : | *** (1500m) |
Difficulté : | ** (hors sentier, pentes raides, pied sûr indispensable pour Ligades et Gabiet) |
Intérêt : | ** |
Trajet : | cartographie |
Topos : | R.P. d'un Dinosaure |
Conditions : | 2021/08/20, beau puis quelques nuages |