Le massif de la Maladeta porte l'Aneto, point culminant des Pyrénées, plusieurs autres sommets importants (Maldito, Maladeta, Russell) et quelques-uns des derniers grands glaciers pyrénéens. Le massif est pourtant peu original, n'étant principalement qu'une simple crête à plus 3000 mètres, s'étirant linéairement sur 6 km. C'est en périphérie qu'on y trouvera des paysages plus attachants : l'immense lac de Cregüeña entouré de gigantesques pierriers qu'il faut parcourir en tout début de saison, tant qu'ils sont cachés sous les névés ; au SE le pic de Vallibierna à proximité d'une myriade de lacs et fermant la superbe vallée de Vallibierna ; au NE la belle pointe fourchue de la Forcanada.
Résumé : montée au pico de Estatás par le couloir NO, crête jusqu'au Quillón
et retour par la brèche d'Alba. À faire en neige (immenses pierriers). Les
topos de la littérature sont confus ou erronés. Dans le guide Ollivier
Posets-Maladeta et dans Angulo 1000 ascensions tome IV, le descriptif pour
l'Estatás ressemble à ma descente de la tuca del Quillón. Le pico de Cregüeña
était autrefois aussi bien le pic central d'Estatats que le pic oriental
d'Estatats, les fluctuations de la toponymie expliquent sans doute la
confusion.
Du plan de Baños (1540m env.), descendre la piste de l'Esera jusqu'au puente de Cregüeña (1468m) et prendre le rude sentier de l'ibón de Cregüeña. À la pleta de Cregüeña (2010m), traverser le ruisseau (compliqué en période de fonte) et revenir en arrière pour rejoindre le grand couloir qui vient mourir sous la pleta, bien visible de la route au pont de Lliterola et aperçu lors de la montée. Remonter longuement ce couloir facile (35°) jusqu'à la crête vers 2750-2800m. Le versant sud facile conduit au pico de Estatás (2952m). Très beau panorama original.
La crête jusqu'à la tuca del Quillón présente gendarmes et pointes intermédiaires. Tous s'évitent dans le versant sud facile mais en terrain médiocre. Nombreux petits pins à crochet à plus de 2800m, étonnant. Les deux premières pointes nécessitent de s'éloigner beaucoup de la crête, la suite est souvent juste une dizaine de mètres en contrebas. Avant la dernière montée vers le Quillón, échappatoire versant nord vers le balcon ci-dessous. La tuca del Quillón présente deux pointes importantes. La pointe O est cotée 2953m et la pointe E 2951m mais après visite des deux, la pointe E m'a paru clairement la plus haute. Entre les deux, une profonde brèche de plain-pied avec le pierrier nord. Descente délicate depuis la pointe O dans des blocs énormes, désescalade III (il fallait sans doute feinter la pointe O par le nord), remontée peu difficile par le versant nord à la pointe E.
Depuis la pointe E, impossible de continuer sur la crête sans rappel. Retour à la brèche entre les deux pointes pour descendre au nord sur un vaste balcon porté par des falaises. Descente peu évidente du balcon vers les grandes pentes de l'ibón de Cregüeña. Au coin NE du balcon, j'ai pris un couloir raide (45°) qui aurait été impraticable sans neige en finissant par un saut (il semble qu'il faille faire une diagonale vers le SE depuis ce coin NE). Direction l'ibonet de Cregüeña (2440m) et franchissement de la brèche de droite (2660m) directement au-dessus de l'ibonet (est-ce la brecha de Alba ? Aucune carte n'est d'accord). Descente facile au lac supérieur (2454m) puis par le couloir raide (40° ?) issu du déversoir pour plonger sur l'ibón de Alba (2260m) ; en absence de neige, laisser le lac supérieur à gauche et faire un détour à l'est. Enfin, au lac, sentier bien marqué pour descendre rapidement aux Baños.
Départ 5h40, Pleta de Cregüeña 7h00, fin du couloir 9h, Estatás 9h20, Quillón 10h45, brecha d'Alba 12h30, plan 14h.
Longueur : | *** (1800m) |
Difficulté : | *** (couloir 35° / 700m, escalade II, courts couloirs 40-45°) |
Intérêt : | *** |
Trajet : | cartographie |
Conditions : | 2017/05/26, beau avec bourgeonnements avant midi, neige 2100m/2250m, crête déneigée (crampons) |
L'Aragüells est un petit 3000 de la Maladeta mais son panorama sur le
versant sud de la Maladeta et la visite de l'ibón de Cregüeña en font
pourtant un objectif plus intéressant que je ne pensais. Rude sentier
jusqu'à l'ibón de Cregüeña (2630m). À l'arrivée au lac de bon matin (8h30),
je pénètre dans un monde polaire : de la neige à perte de vue, pas un
souffle de vent, silence absolu, le lac bien gelé à peine bleuté par
endroit, fraîcheur marquée. J'évite le contournement laborieux en traversant
directement le lac, les chaussures crissent sur le givre sans laisser de
traces. Alors que je fais ma pause sur la presqu'île centrale, le soleil
apparaît dans l'échancrure du col Maudit, la température monte doucement,
les cascades s'éveillent.
Montée en crampon à la collada de Aragüells ou de Cregüeña (2914m) en
faisant un large détour vers le col Maudit impressionnant de verticalité
pour trouver des pentes pas trop raides. Côté nord du col, monter sans
difficulté par la crête, ou encore plus facilement en contournant par le
sud, à l'aiguille Juncadella (3022m) qui n'a rien d'une aiguille (aucun
intérêt). Côté sud du col, une pente forte conduit au pico Aragüells
(3048m). Vue admirable sur le versant sud du massif de la Maladeta, du pic
d'Albe au pic Russell et au Vallibierna, et en particulier sur le groupe
Maladeta - Maldito - Aneto. Tous les détails et voies d'accès à ces sommets
par le sud sont visibles, la Diagonale du Maldito fait envie, la neige qui
recouvre encore les pierriers adoucit le décor sinon exclusivement
rocailleux. Le lac de Cregüeña est un magnifique premier plan au Perdiguero,
Posets et Cotiella terminent le panorama à l'ouest.
Parcours ensuite de la crête à l'ouest vers les pics d'Estatás. Plusieurs
pointes tutoient les 3000 : pointe anonyme (2985m), pico de Piedres Albes ou
tuca de Aragüells (2996m) au-dessus d'un petit lac perdu, pico de l'Agulla
(2955m), pico de Cregüeña ou pic oriental d'Estatats/Estatás (2994m). La
crête n'est jamais réellement difficile mais il faut trouver son cheminement
au mieux au milieu de gros blocs et de gendarmes, passant d'une petite
brèche à l'autre, tantôt par le fil, tantôt à flanc. Il me fallut une très
grosse heure pour faire cette belle traversée au-dessus du lac de Cregüeña.
Échappatoire aisée au col entre Piedres Albes et Agulla. Parvenu au pic de
Cregüeña, je descends par l'étroite arête N qui plonge vers le déversoir du
lac. Sèche désescalade II+ en bon rocher, très aérienne, peu empruntée vu
les lichens (une voie plus facile existerait depuis le col à l'ouest). Quand
le granite s'éclaircit, il devient possible de rejoindre le versant E, un
détour permet d'éviter des rochers polis et fin de la descente sur des névés
maintenant ramollis.
Longueur : | *** (1850m) |
Difficulté : | *** (pierriers, escalade II aérienne) |
Intérêt : | *** |
Schéma : | voir Albe |
Trajet : | cartographie |
Topos : | Posets - Maladeta |
Angulo, Pyrénées : 1000 ascensions, tome IV, topo 643b (Aragüells) | |
Conditions : | 2005/06/02, beau puis cumulus, névés 2450m (crampons) |
Très long circuit à faire en début de saison (et non pas fin juillet)
pour bénéficier d'un bon enneigement sur les immenses pierriers,
épuisants à la descente. Beaucoup de petite escalade avec peu de réelles
difficultés, presque tout est contournable dans des pierriers et éboulis
parfois peu stables.
Accès à la Besurta (terminus de la route d'accès à la Rencluse, 1880m) : de juillet à mi-septembre, l'accès est barré à toute heure un peu avant l'hospital de Benasque (1750m). Une navette de bus circule (en 2002 : 3 euros A/R ; horaires : 5h, 5h30, puis régulier de 7h30 à 19h, 21h30). Les courageux (ou ceux comme moi qui arrivent à 6h) peuvent suivre à pied un agréable sentier rive droite (1h).
Monter au refuge de la Rencluse (2140m, 40mn), traverser sur une passerelle le ruisseau de la Maladeta et suivre le ruisseau d'Albe. Plus haut, abandonner progressivement le vallon d'Albe pour rejoindre la croupe qui forme au N en s'effilant les col et pic de Paderne (si l'enneigement est suffisant, autant rester dans le vallon) (environ 2h depuis la Rencluse). Remonter longuement cette croupe (cairns) qui finit par se fondre dans le versant NE du pic d'Albe. À ce point, repérer l'avant-dernière petite brèche avant le sommet (cairns bien visibles). Franchir cette brèche (escalade facile), traverser vers le SO pour remonter les blocs et quelques dalles jusqu'au sommet (3112m, 3h30 depuis la Rencluse, 5h10 depuis l'Hospital). Belle vue jusqu'au pic Maudit et sur les secteurs Posets et Perdiguère.
Retour à la petite brèche (attention à ne pas la rater), traversée des
restes du glacier d'Albe, rude montée au col d'Albe (3087m). Poser les sacs
et suivre la crête vers l'O jusqu'à la Muela d'Alba (3113m). La descente sur
la brèche suivante présente un mur qui m'a semblé difficile (ai-je raté un
passage évident ? Aucun topo ne fait mention de cette difficulté) et il m'a
fallu descendre largement en flanc S avant de pouvoir remonter au seuil de
la brèche et atteindre la Dent d'Albe (3121m).
Retour au col d'Albe, reprise du sac, montée dans les éboulis au collet
entre le 3° et le 2° pic Occidental de la Maladeta, dépôt du sac. L'accès au
3° pic est compliqué par un court mur difficile juste avant le sommet et il
faut passer en flanc S une quinzaine de mètres plus bas pour l'éviter (un
peu délicat). Du 3° pic ou pic Mir (3187m) et de la pointe Delmás (3163m)
toute proche, belle vue sur le glacier de la Maladeta. Du collet 3°-2°,
l'accès par la crête au 2° pic occidental ou pic Sayó (3215m) demande de
l'attention (escalade II raide sur gros blocs, évitable en contournant par
le col Cordier) et la suite jusqu'au 1° pic occidental ou pic Cordier
(3266m) est un peu longue mais sans problème. Belle vue vers Maladeta -
Maldito.
Retour au col 2°-1° pour traverser SO jusqu'au col Cordier (3127m). La crête jusqu'au pico de le Bondidier (3153m) est accidentée (II) et plus longue qu'il ne semble. Les difficultés peuvent être partiellement contournées par la droite en terrain peu sûr. Belle vue sur le lac Cregüeña et le lac Cordier.
Retour au col Cordier, descente à l'immense lac de Cregüeña (par l'un ou
l'autre côté de l'arête, laborieux, bonne visibilité nécessaire),
cheminement d'accès du lac bien cairné (pierriers puis sentier médiocre)
jusqu'au pont de Cregüeña (1486m) sur l'ancienne route des Bains de
Benasque, montée d'une vingtaine de mètres pour atteindre la nouvelle route
et auto-stop jusqu'au parking (plus de 4h depuis le col Cordier).
Note sur les altitudes : les cotes d'altitudes du secteur sont assez fluctuantes. J'ai utilisé les cotes d'Angulo qui me paraissent plus cohérentes entre elles. Selon les sources, la dent d'Albe va de 3114m à 3136m, le pico de le Bondidier de 3146m à 3185m (cette dernière cote est clairement fausse).
Longueur : | *** (1800m, plus de 12h...) |
Difficulté : | *** (nombreux pas d'escalade II, pierriers instables, hors sentier) |
Intérêt : | *** (à quel coût !) |
Trajet : | cartographie |
Topos : | Angulo, Pyrénées : 1000 ascensions, tome IV, topos combinés 630-632-634-633 |
Boyer & Pardina, Randonnées dans les Pyrénées Aragonaises, page 171 (pic d'Albe) | |
Posets - Maladeta | |
Conditions : | 2002/07/26, grand soleil, plus de neige... |
Montée par le vallon de la Pleta de Paderna et retour par les lacs d'Albe
pour un circuit largement hors sentier. L'itinéraire des « tubos de Paderna
» est un itinéraire de ski de randonnée, il n'est pas surprenant de n'y
trouver aucune trace. L'hospital de Benasque (1758m) est dominé par une
barre rocheuse. Dans le premier virage après la barrière de la piste de la
Besurta, quitter la route pour franchir la barre dans le premier goulet qui
se présente. Une zone de rhododendrons fait suite avant d'arriver à une
pleta orientée E-O. À l'extrémité E, se trouve le deuxième tube. S'élever
facilement dans les pentes herbeuses à droite de ce tube puis tourner autour
de la tuqueta Blanca de Paderna pour rejoindre le vallon calcaire de la
Pleta de Paderna vers 2300m. Remonter ce vallon en laissant à gauche le
collado de Paderna et se diriger vers la brèche la plus basse sur la crête
tuca Blanca - Alba (la deuxième depuis la tuca Blanca). Son accès est facile
mais un peu exposé. Le couloir dans la face SO qui conduit au sommet de la
tuca Blanca est évident. Il semble préférable d'utiliser des virettes pour
rejoindre le couloir à mi-hauteur pour éviter le bas plus raide. Atteindre
le sommet sans difficulté. Il est constitué d'un bizarre calcaire pailleté
qui semble aggloméré au hasard et se désagrège directement en un sable
grossier.
Direction le pico de Alba. Revenir à la brèche et longer par l'ouest la crête vers le pico de Alba. Long chaos de blocs. On rejoint le cheminement venant des lacs d'Albe au pied du premier couloir croulant qui mène au pierrier supérieur. Éviter le fond du couloir par sa rive gauche (escalade facile) puis suivre la sente cairnée jusqu'au sommet. Bonne visibilité et belle vue.
Descente détournée au lac inférieur d'Albe. Revenir au pied du couloir croulant. Pour éviter autant que possible l'immense pierrier (déneigé), tirer fortement à droite, NNO. On trouve assez rapidement des banquettes herbeuses plus confortables. Continuer vers le pied de la face SO de la tuca Blanca puis viser un collet sur sa vague crête O. Je découvre derrière une immense doline désertique où une quarantaine d'isards avec de nombreux chevreaux pensaient être tranquilles. Virer à gauche et plonger vers le lac inférieur d'Albe en suivant la ligne de séparation granite-calcaire. Pas de difficulté, bonne visibilité nécessaire (présence de barres). Joli lac, enfin des arbres et un sentier. Suivre le sentier bien marqué. Il s'effondre dans le canal de Turonet (concentration et bonnes cuisses nécessaires) en direction des Bains de Benasque. Juste avant la piste venant des Bains, on croise un sentier balisé jaune-blanc. Le suivre à droite, il ramène au parking en passant à l'importante résurgence d'Albe et en rajoutant malheureusement une centaine de mètres de dénivelé supplémentaire.
Longueur : | *** (1600m) |
Difficulté : | ** (hors sentier, pierriers) |
Intérêt : | *** |
Trajet : | cartographie |
Topos : | Angulo, Pyrénées : 1000 ascensions, tome IV, topos 630a, 631 |
Conditions : | 2007/08/03, beau |
Itinéraire classique mais de belle ampleur quand les conditions sont là :
chaussage à l'hospital, refuge de la Rencluse, avec la foule jusqu'à
proximité du portillon supérieur puis plus grand monde vers la Maladeta. Le
couloir de la Rimaye est gavé, il a plus d'allure qu'en
été et la vue du sommet sur les crêtes enneigées est bien évidemment
magnifique. Descente rapide dans une neige encore froide avant de
retrouver la soupe sous la Rencluse.
Longueur : | *** (1600m) |
Difficulté : | *** (glacier, couloir 40-45°) |
Intérêt : | *** |
Trajet : | cartographie |
Topos : | Angulo, Pyrénées : 1000 ascensions, tome IV, topos 637 |
Laurens, 52 balades à skis dans les Pyrénées centrales, page 93 | |
Conditions : | 2009/05/02, gris le matin sous 2800m, beau au-dessus puis progressivement partout, neige 1750m (skis, crampons) |
Magnifique parcours sauvage, pour visiter les grands sommets à l'ouest de
l'Aneto. Beaucoup d'escalade, des difficultés neigeuses (rimayes) et une
grande solitude. Pendant que des dizaines de personnes s'élevaient vers
l'Aneto, il n'y a pas eu plus de cinq personnes au Maldito (et pas
simultanément). À effectuer assez tôt en saison, pour ne pas trop peiner
sur les glaciers et aux rimayes (début août était tardif mais
l'année 2004 était bien enneigée).
Départ avec la première navette (5h00), à la frontale jusqu'aux environs du Portillon Inférieur. Parvenu au glacier de la Maladeta, la météo n'est pas enthousiasmante : les sommets sont accrochés et je dois attendre une éclaircie pour trouver le couloir du col de la Rimaye. Dans l'axe du couloir, l'énorme rimaye est grande ouverte et infranchissable, découvrant un précipice insondable, il est encore possible de passer (tout en douceur) plus à l'ouest. Montée facile du couloir (en évitant de regarder en bas vers la bouche affamée) et quelques blocs plus tard, au sommet de la Maladeta (3312m, 3h20). Le soleil tente de percer, un timide spectre de Brocken se forme, la vue est inexistante. Seule une courte éclaircie me découvre la belle paroi de la crête du Milieu. Crête au sud, évitement d'une partie difficile par le versant ouest (plusieurs pas de II sur de gros blocs, rendus glissants par le givre déposé par le brouillard) et col Abadías (3252m env.). Le soleil a gagné, les sommets se dégagent et les nuages se réfugient quatre cents mètres plus bas. Aller-retour à la pointe Abadías (3272m) pour déterminer qu'il n'y a pas trente mètres entre le col et la pointe (cf. ma liste de 3000).
Objectif suivant : le Maldito. Je passe sous le col Maudit (3205m) et je
cherche sans succès le couloir des topos (« couloir un peu à gauche de
l'arête NO et qui rejoint l'arête sous le gendarme Schmidt-Endell »). Dalles
polies et rimaye trop marquée me dissuadent d'insister là. J'aborde la paroi
plus à l'est, légèrement à gauche de l'aplomb du sommet, après avoir franchi
hardiment la profonde rimaye. Escalade assez facile en terrain médiocre (fin
cailloutis) puis un peu plus dure (II+) en meilleur rocher pour
atteindre l'arête NO à quelques mètres du sommet (2h environ depuis la
Maladeta, en cherchant ma voie). Les nuages sont descendus, la vue est
splendide. On domine l'immense lac de Cregüeña bleu profond, le lac Cordier
est encore partiellement gelé, le pic de la Maladeta et sa paroi E font bel
effet. Au loin, les massifs des Posets et du Perdiguère peinent à se libérer
totalement des nuages. En quelques minutes, je suis sur la pointe d'Astorg
(3354m), point culminant de la crête du Milieu. Le sommet est un monolithe
en équilibre au bord de l'abîme. En hommage à la photo de Brulle avec
d'Astorg et C. Passet, je me hisse dessus et me mets debout
(extrêmement aérien), il n'y a hélas pas de photographe en vue.
Plusieurs sangles de rappel précèdent la descente à la brèche menant vers le
pico del Medio, j'hésite à continuer par la crête. Deux Espagnols arrivant
des ibones de Coronas m'indiquent une voie plus facile, consistant à
descendre le contrefort issu de la pointe d'Astorg et qui longe le couloir
de la brèche. Désescalade peu difficile pour perdre une centaine de mètres
et parvenir au pierrier au pied des parois. Aussi vite, je remonte en
diagonale pour revenir à la crête du Milieu (névé raide puis escalade peu
difficile). La crête est particulièrement chaotique et aérienne (plus ou
moins évitable à flanc sud) jusqu'au pico del Medio (3349m) et il m'a fallu
plus d'une heure pour parcourir les deux cent cinquante mètres qui séparent,
à vol d'oiseau, les deux sommets. Belle vue sur la face O de l'Aneto, la
crête de Llosás, les lacs de Coronas et le Vallibierna.
Descente facile au collado del Medio (3267m), rapide aller-retour au pico de
Coronas (3297m). Le pico del Medio y est particulièrement élégant et les
nuages ont repris le pic de la Maladeta. Plutôt que de rentrer par le
Portillon Supérieur et la Rencluse, descente au N en coupant la tranchée de
la voie normale de l'Aneto pour rejoindre l'ibón del Salterillo (2460m). En
absence de neige, la belle moraine latérale est assez confortable. Au
déversoir du lac quasiment comblé, on trouve un sentier paresseux qui
conduit au plan d'Aigualluts, transformé en zone de pique-nique. Visite
au célèbre Forau dels Aigualluts (ou, à tort, Trou du Toro) où les eaux du
glacier de l'Aneto se perdent pour donner naissance à la Garonne.
Longueur : | *** (1700m) |
Difficulté : | *** (de tout : névés & glaciers, rimaye, longue escalade II+ exposée, pierriers & gros blocs) |
Intérêt : | **** |
Trajet : | cartographie |
Topos : | Angulo, Pyrénées : 1000 ascensions, tome IV, topos 637, 636, 639, 642 |
Posets - Maladeta | |
Conditions : | 2004/08/05, sommets accrochés puis mer de nuages au N puis cumulus, névés 2900m (crampons) |
Parti avant l'aube pour remonter de la vallée de Barrancs jusqu'à la
colladeta de Barrancs (2485m). En vue du col de Salenques, virage à droite,
pour s'élever le long de l'arête NE de l'Aneto, mal définie dans sa partie
basse, jusqu'à arriver au glacier de Barrancs. Enneigement parfait, j'ai
remonté le glacier jusqu'au fond pour en sortir à gauche et rejoindre très
haut l'arête NE de l'Épaule de l'Aneto, plus facilement que je ne m'y
attendais (un épaulement évident à mi-hauteur semble aussi praticable). Tout
en neige, et alors que de loin tout semblait vertical, j'ai trouvé la pente
raisonnable (elle ne m'a pas paru dépasser 35-40°, sauf sur quelques mètres,
certains topos annoncent 45-50° ? Qu'en est-il précisément avec moins ou
plus de neige ?). Une courte crête facile mène au sommet de l'Aneto. Arrivé
à 9h, personne. Panorama un peu décevant : tout est trop bas, trop loin,
sans premier plan (le panorama du Maldito est par exemple bien plus joli).
Profitant de l'absence de monde, retour par la voie normale que j'ai trouvée bien longue jusqu'au Portillon Supérieur, alors même que tout était encore enneigé. Quelle horreur cela doit être en été ! Ensuite, de belles langues de neige m'ont déposé rapidement au refuge de la Rencluse.
Longueur : | *** (1500m) |
Difficulté : | **** (glaciers, neige 40-45° / 400m, petite escalade) |
Intérêt : | *** |
Trajet : | cartographie |
Topos : | Posets - Maladeta |
Conditions : | 2005/06/06, beau, névés 2700m/2150m (crampons) |
Accès en voiture au pont de Coronas (1950m) où se trouve le refuge non
gardé de Coronas/Vallibierna/des Pescadores dans un cadre splendide (mais
coincé entre deux ruisseaux très bruyants) : viser le court créneau où la
piste de Vallibierna a été remise en état après les dégâts de l'hiver
(mi-mai à mi-juin selon les années) et n'est pas encore interdite à la
circulation (juillet à mi-septembre, service de bus
horriblement cher).
Départ à 4h30 du refuge. Continuer sur le GR11 quelques minutes au-delà du
refuge puis prendre le chemin des ibones de Coronas. Chemin un peu
casse-pattes de nuit mais bien cairné. J'ai trouvé le jour puis la neige
bien regelée sous les lacs et j'ai ainsi échappé aux immenses chaos de la
région. Seul l'ibón Inferior (2620m) laisse entrevoir un début de dégel,
l'ibón Medio (2725m) ne se remarque que par une vaste zone horizontale. Site
magnifique, contraste entre les vastes pentes toutes enneigées encadrées par
trois crêtes déchiquetées (Cregüeña, Milieu, Llosás). Sans difficulté,
monter vers le pied du collado de Coronas. Le couloir Estasen se trouve à
droite montant vers la crête de Llosás, parfaitement évident. La partie la
plus raide m'a semblé être l'étroiture du bas, avant qu'il ne se courbe (45°
en moyenne). Neige très dure, presque de la glace dans la rigole
d'évacuation. Il n'est pas encore 7h30 et déjà de minuscules morceaux de
glace la descendent. Pour gravir deux trois mille secondaires (et sans grand
intérêt) mais surtout pour éviter une petite corniche, je suis sorti par la
branche de droite, pratiquement sur l'Aguja Escudier (3315m). Pour rejoindre
l'Aneto, il faut franchir l'Aguja Daviu (3350m) : ressaut raide pour y
monter (II et glace) et pente de neige raide, déversante et exposée pour en
descendre. On parvient à la sortie gauche du couloir Estasen. Il reste un
ressaut peu difficile (II) alors en neige et glace : court mais peu
évident. Une courte arête effilée de neige conduit au sommet. 8h30, pas
grand monde en vue, enneigement remarquable cette année.
Descente par la voie normale jusqu'au collado de Coronas (3201m). Enneigé et
tracé, le pont de Mahomet est un boulevard ! Vu l'heure matinale et le beau
temps, je monte au pico de Coronas. À droite de la crête, une raide pente de
neige avec petite corniche me permet d'éviter la partie rocheuse. Sans plus
de difficulté, je traverse le pico de Coronas et continue jusqu'à l'élégant
pico del Medio (3349m). Retour au collado de Coronas en contournant le pico
de Coronas par le glacier (étonnante cuvette entourant les murailles du pico
de Coronas). La descente du collado de Coronas fut peu évidente. D'abord
quelques mètres de désescalade II avec les crampons puis une quinzaine de
mètres presque verticaux en neige glacée : en marche arrière sur les
pointes, c'est long... Agréable descente ensuite, je quitte les crampons
vers l'ibón Medio. La neige porte encore, retour avant une heure au refuge
de Coronas pour une sieste bien méritée.
Longueur : | *** (1450m+200m) |
Difficulté : | **** (alpinisme neige/glace PD+ 45°, escalade II) |
Intérêt : | **** |
Trajet : | cartographie |
Topos : | Mousel, Pyrénées, courses mixtes, neige et glace |
Alejos, Pyrénées, guide des 3000 m | |
Angulo, Pyrénées : 1000 ascensions, tome IV, topos 648, 646, 642 | |
Conditions : | 2008/06/19, beau, quelques nuages après 11h, neige 2450m (crampons) |
Itinéraire original pour gravir l'Aneto, dans son versant le moins fréquenté. Du pont de Coronas, suivre le sentier puis les cairns qui mènent à l'ibón de Llosás (2470m). Monter au NO vers la brèche inférieure de Llosás puis quitter rapidement le vallon pour suivre les cairns au N afin de surmonter les falaises du lac. Quand l'herbe disparaît, la neige apparaît (2700m env.) et me masque les immenses chaos détritiques, sinon bon courage. Remonter doucement en se rapprochant progressivement de la crête de Llosás pour passer à l'ouest de l'arête sud de l'Aneto (qui n'est en fait qu'un important contrefort de la crête de Llosás). Passer tout près de la brèche supérieure de Llosás (3058m) où l'on peut jeter un œil. Attaquer l'arête sud tout à droite, au point le plus facile (cairn). Après une raide pente de neige en cette saison, je quitte les crampons pour attaquer l'escalade, II et III, assez exposé. Plus haut, la présence de neige me force à remettre les crampons et à les garder pour la suite. Pour éviter un passage de II+ en crampon, j'emprunte sur une dizaine de mètres à droite de l'arête un couloir enneigé très raide (50-55°). Une petite brèche permet de faire la jonction avec le canal de Llosás (couloir 45-50° caché derrière l'arête sud). Remontée du couloir enneigé pour aboutir sur la crête de Llosás entre les aiguilles Escudier et Daviu, à la sortie ouest du couloir Estasen. Montée facile, partiellement enneigée à l'Aneto. Une seule personne au loin sur le glacier, difficile d'imaginer la foule de la veille. Départ à 5h30, sommet à 10h, belle visibilité.
Retour par le collado de Coronas, facile à descendre cette fois-ci, et neige agréable jusqu'à l'ibón Inferior de Coronas.
Longueur : | ** (1450m) |
Difficulté : | *** (alpinisme PD+ compliqué par la neige) |
Intérêt : | ** |
Trajet : | cartographie |
Topos : | Angulo, Pyrénées : 1000 ascensions, tome IV, topo 649 |
Conditions : | 2011/05/23, beau, neige 2700m/2600m (crampons), photos |
Circuit fantasque pour des pics secondaires offrant des vues originales sur le massif. De l'Artiga de Lin (1460m), montée au coll de Toro (ou còth deth Hòro, 2235m) sous le brame des cerfs, descente au plan d'Aigualluts (2030m), montée de la vallée de Barrancs pour traverser le ruisseau (plus facile à l'automne) et longer le ruisseau del Salterillo. Au choix, partir à droite avant la cascade ou passer par l'ibón, et rejoindre le faux portillón Inferior (2647m) visible de loin, pas d'itinéraire bien défini. Grimper au nord à la tuca de la Renclusa (2685m), escalade II et un petit saut pour le bloc sommital. Beau belvédère sur le massif de la Maladeta de l'Aneto à l'Alba, ainsi que vers le Luchonnais. Les glaciers font pitié, on pourra bientôt atteindre l'Aneto sans mettre le pied sur la neige ou la glace. Direction sud pour suivre la crête de los Portillones avec deux pics souvent anonymes (pico del Portillón Inferior, 2756m, et pico del Portillón Superior, 2899m). Au portillón Superior, traversée de l'océan de pierres vers le diente de la Maladeta, il faut un peu descendre pour passer le ravin sous le glacier de la Maladeta non loin de la marque du front en 2012 située une centaine de mètres plus bas que le front actuel. On monte sans histoire au diente de la Maladeta (2894m), écrasé par la paroi des pics occidentaux de la Maladeta. Retour par l'ibón de la Renclusa et le refuge. Descente étonnamment peu pénible en rive gauche du barranco de la Maladeta, dalles polies en pente douce, l'ancienne moraine stabilisée et bientôt l'herbe.
Longueur : | *** (2000m) |
Difficulté : | ** (pierriers, blocs, bonne visibilité ; +1 pour la tuca de la Renclusa) |
Intérêt : | ** |
Trajet : | cartographie |
Conditions : | 2019/10/05, beau |
Au-delà de Fontjanina (fin du goudron), une piste médiocre remonte la vallée
de Castanesa sur 5 km jusqu'aux bordes de Posinqueso (parking au pont,
1515m). Une piste remonte à l'ouest la rive droite du val de Basibé jusque
vers 1900m, d'où l'accès au col de Basibé/Baciver (2272m) est évident.
Ensuite crête au N jusqu'au pico de Castanesa (deux branches possibles :
j'ai pris celle de droite (E), raide et pénible ; celle de gauche (O) semble
plus facile). Panorama original vers Cotiella, Posets, Perdiguère et surtout
la Maladeta : le Castanesa est encore mieux placée que le Vallibierna,
l'intégralité de la crête, du pic d'Albe au pic Russell, est devant nous.
Retour en descendant au nord jusqu'au collado de Castanesa (2685m) puis
descente à l'est, rive droite du ruisseau, jusqu'à retrouver vers 1900m
l'aigüeta de Serra Negra qui ramène à la voiture.
Longueur : | ** (1350m) |
Difficulté : | * (circuit hors sentier) |
Intérêt : | ** |
Trajet : | cartographie |
Topos : | Boyer & Pardina, Randonnées dans les Pyrénées Aragonaises, page 185 (accès différent) |
Angulo, Pyrénées : 1000 ascensions, tome IV, topo 667 | |
Conditions : | 2005/04/25, quelques nuages, mouchetage 2200m, enneigement continu 2600m |
Depuis l'estany de Llauset (2192m), suivre le GR11. La voie directe
abandonne le GR11 peu après l'embranchement de l'estany de Cap de Llauset,
j'ai préféré continuer dessus jusqu'au col (nord) de Vallibierna (2710m),
pour admirer la haute vallée de Llosás et la face sud du pic Russell, tout
proche. Ensuite, prendre la crête sud pour atteindre le col occidental (ou
sud) de Vallibierna et rejoindre l'estany Gelat de Vallibierna où l'on
retrouve l'itinéraire direct. De là, se diriger au SO vers la crête de
calcaire blanc par un itinéraire cairné puis une sente dans les éboulis.
Atteindre la crête facile mais exposée que l'on suit jusqu'au sommet
principal. Vue ouverte, à l'est les Besiberri
et Montardo, au nord
Russell-Tempêtes-Aneto-Maldito jusqu'au pic d'Albe, puis
les sommets frontière du Luchonnais : pic de Boum,
Maupas, Crabioules, Perdiguero, Gourgs Blancs ; plus
éloigné le pic Schrader et enfin les Posets à l'ouest.
Au loin OSO, se profile le Cotiella.
Ensuite, ça se complique : le fameux paso del Caballo (crête effilée facile, impressionnante et exposée) donne accès au sommet secondaire (aussi dénommé tuca de Culebres). Une descente par une cheminée facile puis des éboulis croulants conduit au collado de Llauset (2835m). L'accès au pico de Llauset se fait en remontant d'un côté de l'arête (à l'ouest pour ma part) dans des éboulis instables. Suivre ensuite la crête tranquille qui offre une jolie vue sur la face sud du Vallibierna avant de descendre dans les éboulis faciles pour rejoindre au jugé le vallon ramenant au lac de Llauset.
Longueur : | ** (1100m) |
Difficulté : | ** |
Intérêt : | ** |
Schéma : | voir Tempêtes |
Trajet : | cartographie |
Topos : | Boyer & Pardina, Randonnées dans les Pyrénées Aragonaises, pages 189 et 187 combinées |
Angulo, Pyrénées : 1000 ascensions, tome IV, topos 665a et 665 | |
Conditions : | 2000/07/16, beau |
2000/08/24 (col de Vallibierna), couvert, averses |
Crête dite de Roques Blanques, facile sauf la partie basse, aisément
contournable. Belle vue tout du long. Du barrage de Llauset (2192m), monter
à l'estany Botornàs (2336m). Quitter le sentier pour remonter à l'ouest la
pente herbeuse qui devient une crête étroite en calcaire fragile. On
parvient bientôt à une portion horizontale avec deux aiguillettes délicates
(II+ aérien) puis un mur raide (II) pour parvenir à un collet (2580m env.).
Ce collet est facilement accessible depuis l'estany Botornàs et la suite de
la crête, facile, incite à feinter la partie basse. La crête devient
granitique, un long ressaut raide mais sans difficulté mène à une nouvelle
section plate (2810m env.) où l'on trouve plusieurs gendarmes plus
rébarbatifs que difficiles (et tous trivialement feintables par le sud),
puis une nouvelle portion raide sans difficulté pour déboucher vers 2900m à
la dernière section horizontale. La crête redevient calcaire, large et
facile, et rejoint par la voie normale, on parvient tranquillement au pic de
Vallibierna (3059m). Tout du long, course contre la brume montante, spectre
de Brocken complet avec sa gloire et sommet bien dégagé avec vue splendide
sur le versant sud du massif de la Maladeta.
Traversée du paso del Caballo debout sur le fil, tuca de Culebres (3053m), descente au collado de Culebres (2791m), visite à la tuca Arnau (2816m) pour admirer les couleuvres de la face ouest du Vallibierna, remontée au collado de Llauset (2869m) et retour sous le ballet de l'hélicoptère montant la charpente du futur refuge de Cap de Llauset.
Longueur : | * (1000m) |
Difficulté : | *** (escalade II+ aérienne) |
Intérêt : | ** |
Trajet : | cartographie |
Topos : | madteam.net |
Conditions : | 2014/08/14, beau puis cumulus envahissants dès 11h, frais, photos |
Sommet secondaire du pico de Vallibierna, l'occasion de visiter les lacs du
secteur. Vent furieux, crêtes peu fréquentables. Montée en suivant
l'itinéraire du Vallibierna jusqu'à proximité de l'ibón Chelat, puis vers le
sommet. C'est raide mais ça passe un peu où l'on veut, à proximité de la
crête NE ou dans l'axe du sommet. Retour par l'estany de Cap de Llauset, le col
des Estanys (2521m), les estanys d'Anglios et le collado de Anglios (2429m).
Longueur : | ** (1100m) |
Difficulté : | ** (hors sentier) |
Intérêt : | * (+1 pour les lacs) |
Trajet : | cartographie |
Conditions : | 2020/10/11, éclaircies et averses de grésil, vent très fort |
Tentative avortée d'accès au pic de Vallibierna : pas de regel nocturne. GR11 le long de la belle vallée de Vallibierna jusqu'aux ibons de Vallibierna. Avant ceux-ci, la pleta de Llosás est un site magnifique : en bas, pelouses et méandres, en haut crête découpée Aneto-Russell. Quitter le GR11 au lac supérieur pour monter tranquillement à droite au col occidental (ou sud) de Vallibierna (2725m). De là, l'estany Gelat et la voie normale du pic de Vallibierna (voir accès depuis Llauset) sont aisément accessibles.
Longueur : | * (800m) |
Difficulté : | * |
Intérêt : | * |
Schéma : | voir Tempêtes |
Trajet : | cartographie |
Topos : | Angulo, Pyrénées : 1000 ascensions, tome IV, topo 664 |
Conditions : | 2008/06/20, beau mais sommets accrochés dès le matin, neige pourrie 2400m/2300m |
Depuis le barrage du lac de Llauset (2192m), rejoindre en 1h45 le col nord
de Vallibierna (2729m). Commencer la descente sur le GR11 vers les lacs de
Vallibierna puis les contourner par la droite (il faut malheureusement
descendre jusqu'à 2515m) pour remonter sur une pente herbeuse raide à un
petit col évident (collada de los Sarios, 2661m) qui donne accès aux lacs de
Llosás. Partir NE pour rejoindre un vallon qui contourne des barres
rocheuses puis NO pour passer au pied de l'aiguille SO Russell. Le pic des
Tempêtes est parfaitement visible et il faut remonter une interminable (mais
douce) pente de gros blocs stables pour parvenir au pied du pic de Margalide
(difficilement identifiable d'en bas) et du pic des Tempêtes, directement
accessible de ce point. Il est plus intéressant de prendre un couloir facile
et évident qui conduit à droite (sud) du pic de Margalide, au pied du piton
coté 3185m. On a ainsi une belle vue sur le côté sud de la crête de
Salenques. Suivre ensuite la crête, peu difficile (II) et aérienne,
jusqu'au pic de Margalide puis au pic des Tempêtes.
Longueur : | *** (1600m) |
Difficulté : | *** (hors sentier, crête II évitable) |
Intérêt : | ** |
Trajet : | cartographie |
Topos : | Angulo, Pyrénées : 1000 ascensions, tome IV, topos 656a, 654 et 653 combinés |
Conditions : | 2001/08/25, grand soleil |
Cheminement assez compliqué, suivant la voie de première ascension par
Russell, par la collada de Vallibierna, le col des Bucardos/Isards/Bouquetins
(selon les cartes) et la face S du pic Russell, avec un large
couloir-corniche qui s'élève en diagonale de droite à gauche (SE vers NO).
Clair jusqu'au col de Vallibierna (balisage GR11), la suite se fait à vue
et, même si le pic Russell et la diagonale sont constamment visibles depuis
le premier col, j'ai eu quelques hésitations à ma première visite.
Le parcours est en outre plus long que le dénivelé ne le laisse croire. Du
sommet, belle vue sur les crêtes entourant l'Aneto et sur la crête des Besiberri.
Pour corser la deuxième visite, ascension par la crête sud et retour par les estanys de Anglios. Cheminement plus long, plus difficile, mais plus spectaculaire et plus varié. À la collada de los Bucardos (2802m), longer par l'E la crête sud pour atteindre un couloir qui rejoint la crête au point où elle se redresse. Ce couloir est assez aisé à repérer vu qu'il est le seul vraiment visible depuis le col. Couloir en rocher croulant, avec un bloc coincé difficile sur le haut (III+), évitable par la gauche par un cheminement peu visible (II). Suivre ensuite la crête par son versant E (nombreux pas de II) jusqu'au premier sommet et crête aérienne jusqu'au second sommet du pic Russell (3207m). Pour le retour, descendre par la diagonale S, passer au déversoir de l'estany de la Cap de la Vall (2660m), monter au sud sur la croupe (2715m) séparant de l'estany Negre, traverser au-dessus de l'estany Negre vers le col 2676m au NO de la tuca de Anglios (ou pic de la Solana d'Anglos), continuer en traversée horizontale sur le flanc O de ce pic pour rejoindre une épaule sur sa crête S et descendre au col des Estanys (2521m). On trouve enfin un sentier (balisé GR11). Descendre au SE vers les estanys de Cap de Anglios, joliment alignés, jusqu'à l'estany supérieur de Anglios (2272m), pour remonter au collado de Anglios (2434m), dominant le lac de Llauset.
Longueur : | ** (1100m à 1300m) |
Difficulté : | *** (hors sentier, éboulis, raide ; escalade II soutenue pour la crête S) |
Intérêt : | **** |
Trajet : | cartographie |
Topos : | site défunt http://perso.wanadoo.fr/bertrand.hello |
Conditions : | 1999/06/19, beau, névés 2800m (crampons) |
2005/07/11, beau, vent frais |
Itinéraire plus détourné que le précédent, justifié
en partie par un bivouac aux estanys de Cap de Anglios. L'estany de Cap de
Llauset étant accessible directement depuis le lac de Llauset, le trajet
peut être simplifié pour être effectué à la journée. Départ de l'estany de
Llauset (2192m) pour passer le collado de Anglios (2434m) et rejoindre les
estanys de Cap de Anglios (2330m) pour le bivouac. En soirée, nouvelle visite
aux jolis lacs du secteur : Anglios, Fe, Riueno.
Des lacs d'Anglos, monter au col des Estanys (2521m) au-dessus de l'estany de Cap de Llauset. Monter au NNE sur la crête vers la tuca de Anglios jusqu'au point où la crête se redresse brusquement et traverser à gauche dans les pierriers jusqu'au col 2672m au-dessus de l'estany Negre. Monter un peu sur la crête à gauche puis traverser horizontalement vers la croupe séparant de l'estany de Cap de la Vall. Suivre cette croupe entre ces deux superbes étangs et passer au déversoir du Cap de la Vall pour monter à vue vers la petite crête SSE issue la pointe orientale du Russell. Rejoindre cette crête et la remonter en restant généralement plutôt en contrebas du fil, versant ouest (quelques pas de petite escalade, pas de cairns : un peu de flair aide). Aboutir tranquillement à la pointe Orientale de Russell (3046m). Virer ouest pour remonter péniblement la crête, vaste mais encombrée d'énormes blocs où la progression est laborieuse. Parvenir ainsi à l'antécime SE (3205m) puis au pic Russell (3207m) lui-même(*).
Descente par la voie normale, facile mais en mauvais terrain : descendre le
pierrier sommital à l'ouest vers le début de la corniche signalé par des
cairns. Le haut est raide et encombré de rochers instables. Laisser ensuite
à gauche les couloirs qui plongent et suivre à droite la trace horizontale
(cairns) qui traverse longuement dans la paroi jusqu'à aboutir sur une
avancée rocheuse d'où l'on accède facilement à l'immense champ d'éboulis
(névés raides en début de saison, époque bien préférable). Repérer au sud
la collada herbeuse de los Sarios (2661m) sur la crête de séparation entre les
estanys de Llosás et de Vallibierna. La rejoindre à vue, descendre vers les
estanys de Vallibierna (pente herbeuse raide, éviter le haut par un détour à
droite). Passer au-dessus des lacs vers 2520m, rejoindre le GR11 pour monter
au col nord de Vallibierna (2729m) et continuer par le GR11. On peut rentrer
directement au barrage de Llauset, ou dans mon cas, remonter à l'estany de
Cap de la Llauset (2447m) et au col dels Estanys (2521m) pour revenir au
bivouac.
Longueur : | *** (1300m à 1600m) |
Difficulté : | *** (hors sentier, éboulis, petite escalade, névés raides) |
Intérêt : | *** |
Schéma : | voir Tempêtes |
Trajet : | cartographie |
Conditions : | 2009/06/27-28, beau avec cumulus l'après-midi, névés 2700m (crampons) |
Randonnée interminable pour un 3000 insignifiant. La vallée de Salenques est jolie mais qu'elle est longue ! Des chaos de blocs énormes où l'on tourne en rond, un ruisseau qui disparaît et reparaît alors qu'on est sur la mauvaise rive, des faux plats tortueux qui n'en finissent pas et tout au loin le col de Salenques qui ne se rapproche jamais. Et encore, des névés recouvraient largement l'immense champ de pierres au-dessus de 2400m, cela doit être démoralisant en plein été. En compensation, sa fréquentation reste évidemment confidentielle. Itinéraire évident jusqu'au col de Salenques (2812m) puis crête facile jusqu'au pied de la fourche dont on évite les dernières petites difficultés par le nord. La fourche du Vallon Bleu (ou forca Estasen, bien moins poétique) a une allure impressionnante depuis le pied du col de Salenques mais ce n'est en fait qu'une portion horizontale de la crête de Salenques, peu individualisée. Vue intéressante sur la muraille Russell - Margalide - Tempêtes - Aneto dans un environnement haute montagne sévère.
Longueur : | *** (1600m, 17 km) |
Difficulté : | ** (pierriers, hors sentier) |
Intérêt : | ** |
Trajet : | cartographie |
Conditions : | 2012/06/09, beau puis voilé puis gris, névés 2450m/2300m (crampons), photos |
Sauvage et long circuit, dans la partie la moins fréquentée du massif de la
Maladeta (sauf les estanys de Anglios, rapidement accessible depuis le barrage
de Llauset). Parti pour le Feixan et n'ayant pas trouvé le cheminement pour
l'estanyet de la Tallada (trouvé depuis), j'improvise
sans regret ce beau circuit. Remonter la vallée de Salenques aux eaux
limpides (au départ par l'une ou l'autre des rives, passerelle en aval du
confluent du ruisseau de Anglios, puis rive gauche). Le sentier dans les bois
est agréable et bien tracé. À la sortie des arbres, l'herbe laisse vite
place à de grands chaos de blocs parfois énormes où la progression est
laborieuse. Heureusement la neige encore présente dans le talweg facilite la
progression. Le décor devient austère dans cette longue vallée encaissée.
Vers 2100m, une cascade à gauche signale l'arrivée du ruisseau de Cap de la
Vall. Quitter la vallée et suivre ce ruisseau (en absence de neige, il
semble qu'il faille s'élever en écharpe bien avant la cascade pour franchir
le premier ressaut). Passé le ressaut, le terrain devient facile et moins
pentu, constitué de dalles granitiques et de zones herbeuses. La vue vers
Feixan, Mulleres et Russell s'ouvre. On trouve un refuge fermé (propriété de
la couronne d'Espagne) devant un chapelet de laquets (2370m), le ruisseau
fait un détour au nord, utiliser la croupe granitique en rive droite et
déboucher enfin au grand estany de la Cap de la Vall ou lac Russell (2660m).
Vue magnifique vers le pic Russell.
Monter au sud sur la croupe (2715m) qui cache l'autre grand lac du secteur :
l'estany Negre ou lac Packe, dont la glace bleutée indique le dégel
imminent. Sans perdre d'altitude, traverser au-dessus de l'estany Negre vers
le col 2676m au NO de la tuca de Anglios (ou pic de la Solana d'Anglos) et
monter à ce sommet (2813m). Belle vue vers le pic de Vallibierna. Descendre
à l'E au col 2742m et monter au pic Soubiron (2808m) qui offre un meilleur
panorama que le précédent. Vue splendide vers Russell, Margalide, Mulleres,
Feixan, Besiberri. J'y fus survolé par un gypaète en vol plané.
Revenir au col et descendre au SSE vers les estanys de Anglios. Des falaises
empêchent l'accès direct aux lacs, ne pas se diriger droit vers le refuge
mais légèrement plus à l'ouest. À proximité de l'éperon qui s'avance vers
l'estany de l'Ubaga de Anglios (le plus haut des trois lacs d'Anglios), on
trouve une pente raide qui conduit au vallon des estanys de Cap de Anglios
(quelques cairns). Petit refuge sale (2220m) dans un joli site au relief doux
et herbeux, reposant après la rocaille de la vallée de Salenques. Une courte
montée au col au SE permet de découvrir l'estany Fe. La carte Alpina indique
un sentier le long du ruisseau issu de ce lac mais c'est sans surprise que
je constate son inexistence. Le terrain est d'abord facile puis pénible
(gros blocs) avant de retrouver le GR11. La descente rapide vers la vallée
de Salenques n'est pas de tout repos mais au moins il y a un sentier.
Longueur : | *** (1500m, > 15 km) |
Difficulté : | ** (largement hors sentier, pierriers et gros blocs) |
Intérêt : | *** |
Trajet : | cartographie |
Conditions : | 2005/05/28, beau, névés discontinus -/2200m |
Voie d'escalade D- de 275 mètres en six longueurs (dont deux en 4/5) pour aboutir à la pointe 2633m sur la crête SE du pic de la Solana de Llauset (dernière pointe avant le col d'Anglos). Joli cadre au-dessus des lacs de Anglios et de Cap de Anglios.
Difficulté : | **** (alpinisme D-) |
Intérêt : | ** (+1 pour le cadre) |
Trajet : | cartographie |
Topos : | Alfonso & Buxó, Roca Caliente en los Pirineos, volume III |
Conditions : | 2007/08/25-26 (bullage au lac de Riueno et repérage, 1ère longueur), mitigé puis beau |
2007/09/08-09, temps splendide |
Bel itinéraire printanier, classique et facile mais dont il ne faut pas
négliger la longueur. Au printemps, le départ s'effectue au parking (1710m)
précédant l'hospital de Benasque. Plus tard en saison, le parking final de
la Besurta (1880m) devient accessible (libre d'accès jusqu'à fin juin puis
navettes) et économise 8 km (aller-retour) mais l'itinéraire n'est plus
nécessairement en condition à ski. Même depuis la Besurta, il y a encore
15 km AR pour aller au Mulleres. Au-dessus du plan d'Aigualluts
(2033m), la vallée de l'Escaleta alterne étroits goulets et vastes cuvettes.
Enfin, après la cuvette (2320m) au pied du collado de los Aranesos, la pente se
redresse un peu et l'on gagne de l'altitude sans difficulté pour déboucher
sur un immense plateau ondulé bordé au SO par le pic des Salenques, bien
plus remarquable que le Mulleres. En tournant le Mulleres par l'ouest,
parvenir skis aux pieds au sommet. Panorama magnifiquement enneigé sous un
soleil resplendissant. Début de la descente à 12h, premiers virages un peu
gelés puis excellente neige de printemps. Belle descente facile jusqu'à la
cuvette 2320m puis de longs passages légèrement descendants entrecoupés de
plats assez lassants sur la fin. Malgré cela, une merveilleuse journée.
Longueur : | *** (1300m, > 23 km) |
Difficulté : | * |
Intérêt : | ** |
Trajet : | cartographie |
Topos : | Angulo, Pyrénées : 1000 ascensions, tome IV, topo 658a |
Ratio, Ski randonnées I, page 152 | |
Conditions : | 2008/04/26, grand beau, chaud, neige 1750m (skis) |
Randonnée assez longue, avec de nombreux passages sur pierriers. Après deux
heures de marche, on découvre le site des estanhots de Mulleres (2365m),
surplombé par la crête SE du Mulleres, celui-ci étant visible dès le départ.
Ensuite, cela a été un peu plus chaotique, d'autant que la neige masquait
les cairns. Longue montée jusqu'au col de Mulleres, à quelques minutes du
sommet. Du sommet, panorama splendide sur la crête Russell - Aneto d'un côté
et sur les Besiberri à l'est. On reconnaît aussi le Vallibierna derrière le
pic Russell et le Maupas au loin. L'environnement est impressionnant et
austère (crêtes effilées et éboulis).
Si l'enneigement le permet, il est possible de descendre rapidement des estanhots de Mulleres à la pleta Naua en profitant des névés de la rive droite, exposée nord : de l'étang le plus bas, passer rive droite et traverser en perdant progressivement de l'altitude pour rejoindre une pente raide (35-40°) et exposée (barres en bas) au pied du contrefort nord du Feixan. En bas de cette pente, un petit détour à droite permet de franchir la dernière barre.
Longueur : | *** (1400m, 13 km) |
Difficulté : | ** |
Intérêt : | ** |
Schéma : | voir Mulleres |
Trajet : | cartographie |
Topos : | Angulo, Pyrénées : 1000 ascensions, tome IV, topo 658 |
Conditions : | 2000/06/17, beau, neige 2400m |
2012/05/28, beau puis quelques cumulus, neige 2350m/1950m (crampons), photos | |
2018/05/19, beau puis vite nuageux, neige 1750m (skis, crampons) |
Cheminement original et intéressant : monter au coll de Toro (ou còth deth
Hòro, 2239m) par un sentier clair et finalement facile qui escalade
l'imposante muraille qui ferme l'Artiga de Lin (1460m). Après avoir admiré
la Maladeta, rejoindre le ruisseau de l'Escaleta pour le suivre par le
cheminement abondamment cairné de la HRP. Le décor devient vite
exclusivement minéral et les croupes granitiques, peu pentues et polies par
le défunt glacier de Mulleres, permettent de progresser rapidement. Si on ne
connaît pas le secteur, on se laisse facilement attirer vers le col entre le
tuc de Mulleres et le pic de Salenques plutôt que vers le col de Mulleres,
peu remarquable, mais ce n'est pas un problème : le sommet est à quinze
minutes à l'est. Pour le retour, descendre la vallée de l'Escaleta pour
rejoindre le collado de los Aranesos (còth des Aranesi, 2446m) et l'estanhon des
Pois (lac dels Puis, 2054m), d'où un sentier bien marqué descend
énergiquement (quelques passages potentiellement impressionnants, sur du
calcaire facilement glissant).
Longueur : | *** (1600m) |
Difficulté : | * (par temps sec pour la muraille de l'Artiga de Lin) |
Intérêt : | *** |
Trajet : | cartographie |
Topos : | Véron, Randonnées choisies autour de Luchon, page 125 (circuit des cols) |
Angulo, Pyrénées : 1000 ascensions, tome IV, topos 658a+660 | |
Conditions : | 2001/08/19, beau puis nuageux |
De l'Artiga de Lin (1460m), monter au coll de Toro (2239m), descendre à peine
pour traverser la vallée de l'Escaleta et rejoindre en face une vallée
secondaire. Dépasser les laquets et obliquer progressivement à droite pour
rejoindre la crête qui domine la vallée de Barrancs au pied de la tuca
d'Aiguallut. Escalader le final rocheux (II/II+) ou l'éviter par une
corniche un peu aérienne sur le versant Barrancs. Sans surprise au vu de la
carte, la tuca d'Aiguallut (2712m) est un magnifique belvédère sur l'Aneto,
de la crête de Salenques à la crête des Portillons. Revenir au pied de la
tuca et suivre au sud la crête sans difficulté. Traverser la tuca de
Barrancs (2889m) dont le bloc sommital ne doit pas souvent être gravi et
finir au pic de Salenques (2994m) avec son étonnant écureuil. Jolie vue,
similaire à celle du Mulleres, plus intéressante sur les murailles du
massif. Retour en descendant tranquillement la vallée de l'Escaleta,
franchir le collado de los Aranesos (còth des Aranesi, 2446m) et rejoindre
l'estanhon des Pois (lac dels Puis, 2054m) où son rude sentier ramène à
l'Artiga de Lin.
Longueur : | *** (1800m) |
Difficulté : | ** (hors sentier, pierriers) |
Intérêt : | *** |
Trajet : | cartographie |
Conditions : | 2012/06/30, beau, vent turbulent, quelques névés, photos |
La Forcanada ou Mall dels Puis, montagne calcaire en périphérie du massif
granitique de l'Aneto, possède une architecture originale et offre un
panorama splendide, assez similaire à celui
du Mulleres, accompagné de vues plongeantes sur le
fond des vallées. Dans la montée au tunnel de Vielha, prendre la piste rive
gauche de la vallée de Riu Nere. Se garer peu après les granges (1420m)
quand elle redevient trop mauvaise ou à son terminus (1506m, -30mn AR). Ne
pas désespérer devant les grandes pentes d'éboulis, un bon sentier conduit
au lac deth Hòro (ou lac de Toro, 2050m, 1h30), avec une soudaine apparition
de la Forcanada. Remonter sans hésitation le vallon vers le col d'Alfred
(Tonnellé), même si le sentier s'efface peu à peu et si les cairns se
raréfient. Quand le vallon se redresse et se rétrécit (névé probable), il
est possible de s'élever directement à l'ouest dans le flanc à droite.
Atteindre ainsi les lacs glacés (2520m) situés sous le col d'Alfred (le
second est caché au sud). Laisser largement en contrebas le grand lac et se
diriger NNO vers la brèche sud de la Forcanada. De la brèche, une escalade
facile en terrain peu rassurant conduit au sommet sud puis au sommet nord,
un peu plus élevé.
Longueur : | ** (1450m) |
Difficulté : | ** (escalade facile en terrain peu sûr) |
Intérêt : | ** |
Schéma : | voir Mulleres |
Trajet : | cartographie |
Topos : | Angulo, Pyrénées : 1000 ascensions, tome IV, topo 661 |
Conditions : | 2001/10/31, grand soleil, traces de neige |
Le couloir NO de la Forcanada est traître : on ne le découvre que tardivement, parvenu à son pied ; il semble alors tout court alors qu'il y a 400 mètres de dénivelé ; la difficulté n'est pas dans son ascension mais dans l'accès final au sommet et dans le retour qui impose de le descendre aussi ! Ceci dit, c'est un itinéraire perdu et sauvage pour un sommet élégant. De l'Artiga de Lin (1460m), emprunter le rude itinéraire de l'estanhon des Pois (lac dels Puis, 2054m). Continuer vers le collado de los Aranesos et en haut du ressaut, vers 2400m, on découvre enfin le couloir NO. Le remonter jusqu'à la petite brèche sud (2799m) où l'on rejoint la voie normale du sommet. La suivre, généralement versant sud, pour traverser le sommet sud (2871m) et atteindre le sommet nord, point culminant. Parcours en rocher pourri, peu rassurant, compliqué par la présence de neige qui imposait les crampons.
Revenir à la brèche sud et descendre le couloir (les autres voies envisageables, par le coret des Pois au nord de la Forcanada ou le col Alfred au sud, empruntent des pentes voyant le soleil très tôt). Plutôt que de rentrer par l'itinéraire de montée, monter au collado de los Aranesos (còth des Aranesi, 2448m), avec une vue parfaite sur le couloir parcouru. Descendre au NO vers la vallée de l'Escaleta, rejoindre le còth deth Hòro (2239m) et suivre l'itinéraire cairné qui plonge sur l'Artiga de Lin (passages raides, délicats en présence de neige).
Longueur : | *** (1550m) |
Difficulté : | **** (alpinisme neige PD+, neige 40-45° / 400m) |
Intérêt : | **** |
Trajet : | cartographie |
Topos : | Mousel, Pyrénées, courses mixtes, neige et glace |
Camptocamp.org | |
Conditions : | 2011/04/27, beau, neige 2500m/1600m (crampons), photos |
De l'Artiga de Lin (1460m), brutale montée fleurie à l'estanhon des Pois (lac dels Puis, 2054m) et plus tranquille au coret des Pois (còlh des Puis, 2454m). Descendre une vingtaine de mètres à l'E et prendre une sente d'isards pour franchir la barre à droite (court passage facile et exposé). Monter raide dans l'herbe d'une centaine de mètres pour trouver un terrain paisible et tourner la Forcanada jusqu'à rejoindre l'itinéraire venu de la vallée de Nere qui passe à la brèche sud et monte en terrain médiocre au sommet double.
Retour à la brèche et en longeant la crête (dont je doute qu'elle soit facile vu les brèches qui l'entaillent) jusqu'au còth d'Alfred (2870m), les pierriers sont couverts de neige, ouf. Aller-retour à la pointe au nord (turó de Tres Puntes, 2897m, quelques pas de II), et retour par la vallée de l'Escaleta et le còth deth Hòro.
Longueur : | *** (1650m) |
Difficulté : | ** (passage exposé, escalade facile en terrain pourri) |
Intérêt : | *** |
Trajet : | cartographie |
Topos : | R.P. de Jérôme T. |
Conditions : | 2023/06/17, beau avec lents développements nuageux, névés -/2500m |
Suivre l'itinéraire pour la Forcanada jusqu'aux lacs
glacés (2520m). Rejoindre le col d'Alfred (2870m), soit en descendant un peu
pour passer à l'ouest du lac, monter la combe en face puis faire un lacet
sur la gauche ; soit en suivant la croupe au SE pour faire une grande courbe
au pied de la crête Gerbosa - Hòro. Depuis le col, pour le cap deth Hòro,
suivre la crête facile au sud pour aboutir au sommet, avec un panorama
similaire à celui du Mulleres mais il lui manque vingt-cinq mètres pour être
visité. Pour la tuca de Mulleres, rejoindre en traversée le col de Mulleres
et le sommet (ou le tourner par la droite pour y parvenir skis aux pieds).
Longueur : | *** (1550m) |
Difficulté : | ** (hors sentier, pierriers ou névés) |
Intérêt : | ** |
Schéma : | voir Mulleres |
Trajet : | cartographie |
Conditions : | 2009/05/31 (cap deth Hòro), chargé dès 10h, belles éclaircies et une averse, neige 1900m (crampons) |
2011/04/16 (Mulleres), beau, neige 1900m/1800m (skis), photos | |
2014/04/13 (Mulleres), beau puis quelques cumulus, neige 1500m (skis), photos |
Un étang inconnu, un sommet peu remarquable, un circuit compliqué, du
terrain médiocre, quelle idée ! Suivre l'itinéraire (groseilles, framboises,
myrtilles) de la Forcanada jusqu'au lac deth Hòro
(2050m) où la Forcanada est toujours aussi belle. Revenir à peine en
arrière au plat précédent (laquet au printemps) et remonter le couloir
encaissé au-dessus, tardivement enneigé. Deux pas acrobatiques (III ?) pour
franchir une pile de blocs coincés, un second gros bloc coincé facile puis
le couloir s'évase. Le longer par l'une des rives pour atteindre l'estanh
Nere (2344m) fourchu et jamais visité. Monter à l'ouest vers la croupe et
continuer doucement vers le tuc dera Gerbosa bien visible. Après une seconde
croupe, vers 2500m, on pourrait facilement rejoindre la ribéra deth Nere et
les étangs glacés. Continuer à monter, laisser à gauche la crête granitique
et se diriger vers un long couloir oblique, à la limite entre granite et
calcaire. Remonter ce couloir croulant jusqu'à la brèche (2712m). Un ressaut
facile en mauvais rocher puis une pente d'herbe assez raide mène à une
antécime (2789m). La crête s'effile, première brèche avec désescalade II+
exposée versant nord (ou rappel versant sud), seconde brèche plus courte II
versant sud, une dernière pente raide et enfin l'étroit sommet (2846m). Je
craignais un panorama sans intérêt mais ce n'est pas si mal (moins bien
que Forcanada ou Mulleres bien sûr).
Retour par la voie normale : emprunter au SO, à gauche de la fine arête, un facile couloir un peu croulant puis descendre au nord (névés, pierriers) aux lacs glacés (2500m env.) où l'on trouve les cairns de l'itinéraire de la Forcanada qui retournent au lac deth Hòro.
Longueur : | ** (1350m) |
Difficulté : | *** (escalade II+, temps sec indispensable, pierriers, hors sentier) |
Intérêt : | ** |
Schéma : | voir Mulleres |
Trajet : | cartographie |
Conditions : | 2013/09/21, beau, photos |
Seul sommet notable sur la crête de Feixan, d'accès facile. En cherchant un peu, le terrain est peu pénible et efficace. Au premier étang de Mulleres (2350m), revenir en arrière pour surmonter une zone de dalles, passer à droite de l'important éperon et sous un ressaut rocheux, poursuivre sud vers la crête devenue visible et y accéder au point le plus facile (2790m). Ne pas suivre la crête vers l'E mais traverser horizontalement dans la pente herbeuse du versant sud jusqu'à un couloir herbeux raide qui monte près du sommet (2877m). Vue limitée au versant E de la Maladeta.
Retour prudent d'autant que l'orage de la veille avait trempé l'herbe et rempli les banquettes de grêlons. Direction le bout de la vallée pour profiter des lacs, long chaos de blocs puis une diagonale (un cairn ! rassurant) dépose au-delà du dernier lac.
Longueur : | ** (1300m) |
Difficulté : | ** (pierriers, blocs, pente herbeuse raide) |
Intérêt : | ** |
Trajet : | cartographie |
Conditions : | 2022/08/28, beau puis bourgeonnements |
Le pic Feixan (ou pic Feixant ou tuc de la Tallada) ne doit guère être gravi
et peut-être même l'est-il plus en hiver qu'en été, par ses couloirs et
goulottes. Quant à l'estanyet de la Tallada, c'est sans doute le lac le
moins visité que je connaisse. Ni sente ni cairn, pentes raides, végétation
envahissante, progression laborieuse, seul le randonneur expérimenté et en
bonne forme pourra apprécier ce circuit.
Remonter le val de Salenques par l'une ou l'autre rive (rive gauche en période de framboises). Au bout de quarante-cinq minutes, peu après la passerelle sur le rio de Salenques, le sentier de la rive gauche passe dans une zone déboisée, dominée par une profonde entaille où s'écoule le ruisseau issu de l'estanyet de la Tallada. Remonter au mieux vers cette entaille (laborieux) puis rive gauche dans la pente herbeuse raide (pénible). À l'approche des grandes dalles, j'ai trouvé trois cairns bien solitaires. Contourner ces dalles par la gauche à proximité de la gorge (Audoubert les contourne par la droite ; comment ?). On parvient à un point où la gorge est accessible. Passer par celle-ci (terrain péteux, pente herbeuse raide et exposée puis escalade II), ou mieux, remonter à droite une cheminée herbeuse et parvenir au balcon où se niche le petit estanyet de la Tallada (2220m ou 2280m selon les sources). Si la raideur de la pente ne vous achève pas, ça dénivelle vite (deux heures depuis la voiture). J'ai ensuite rejoint la crête sud du pic Feixan un peu trop bas avant d'y remonter au-delà d'une « pince de crabe ». Plus de difficulté jusqu'au sommet. Panorama admirable sur Russell-Aneto-Maladeta, sur la muraille des Besiberri, sur le Vallibierna et la Forcanada. Un beau sommet isolé.
Descendre à l'est au coret de la Tallada (2623m). Le couloir N peut être plus
ou moins en neige ou glace selon la période ; équipement alors nécessaire
(40°). Dans mon cas (début août d'une année sèche), la moitié supérieure
était déneigée et le bas en glace noire partiellement couverte d'éboulis
(idem début octobre d'une année plus neigeuse). Pierraille très instable,
descente délicate, chutes de pierres garanties. Plus bas, une rimaye
latérale m'a permis de rejoindre la couverture d'éboulis et finir sans
difficulté la descente jusqu'à la moraine. Joli cirque glaciaire dominé par
les impressionnantes murailles des pics Feixan et del Mig de la Tallada. Les
difficultés ne sont pas finies : il s'agit de rejoindre le val de Mulleres.
Deux gorges infranchissables coupent la pente, l'une issue du cirque
glaciaire, l'autre plus à l'ouest. Parti trop à droite, je me suis retrouvé
au-dessus de falaises et j'en ai été quitte pour remonter pratiquement à la
moraine. Il existe en fait deux passages : le long de la rive gauche de
l'entaille centrale (passage peu détectable d'en haut) ; sur la rive
gauche de l'entaille occidentale (plus évident, je suis passé par
là). On rejoint enfin le sentier qui conduit à l'hospital de Vielha d'où il
reste encore 4 km pour retrouver la voiture (par le GR11 plutôt que par la
route).
Longueur : | *** (1500m) |
Difficulté : | *** (pour randonneur très expérimenté) |
Intérêt : | *** |
Trajet : | cartographie |
Topos : | Audoubert, Les plus beaux sommets des Pyrénées (Feixan par le sud) |
Conditions : | 2006/08/02, beau puis quelques cumulus |
2009/10/03 (AR par le sud), beau |
Sommets secondaires d'accès compliqué préférable en neige (couloirs, pierriers). De l'hospital de Vielha (1620m), suivre le sentier du Mulleres jusqu'au plat (1720m). La muraille au sud de ce plat est rayée de plusieurs couloirs. L'itinéraire emprunte le plus marqué et le plus long, situé un peu à gauche de l'aplomb du tuc del Mig de la Tallada et à droite des derniers arbres. Couloir encaissé, 40-45° sur 300m, ambiance similaire à la cheminée de Cornave en plus court. Aux trois quarts, un gros bloc déneigé m'a causé des soucis, courte escalade II+ en crampons dans la paroi du couloir. Au-dessus, le terrain s'ouvre, on peut rejoindre aisément les collets de part et d'autre du tuc de Fontana de Senet. Direction le collet est (coret de Fontana de Senet, 2508m) et de là facilement au tuc de Fontana de Vielha (2580m). Vue intéressante surtout vers l'E (val de Besiberri). Retour au coret et large croupe pour le tuc de Fontana de Senet (2636m), le pico de Vallibierna apparaît. Descente délicate au col ouest (coret de Molières - un autre -, 2558m) : crête rocheuse II puis cheminée herbeuse raide (crampons utiles même sans neige). Du coret, passer versant sud de la crête et la longer en douce montée vers le tuc del Mig de la Tallada. Atteindre le sommet (2796m) par l'une des raides cheminées herbeuses. Vue originale sur le Feixan.
Redescendre l'une des raides cheminées herbeuses pour contourner l'éperon sud et rejoindre le coret de la Tallada (2623m). Descendre le couloir (35-40° sur 200m), site original avec une imposante moraine dominée de parois. Pour rejoindre le val de Molières, deux passages existent : le long de la rive gauche de l'entaille centrale (passage peu détectable d'en haut) ; sur la rive gauche de l'entaille occidentale (plus évident, je suis passé par là).
Longueur : | ** (1350m) |
Difficulté : | *** (couloirs 40-45° / 300m et 35-40° / 200m, pentes raides) |
Intérêt : | ** |
Trajet : | cartographie |
Conditions : | 2019/05/30, beau, neige 1800m/2100m (crampons) |